Baudelaire: « Victor Hugo était, dès le principe, l'homme le mieux doué(...) pour exprimer par la poésie ce que j'appellerai le mystère de la vie » (Pléiade, oeuvres complètes 1 p703)
Émile V. fut considéré en Belgique comme le poète de Langue Française comparable à Hugo. S'en suit un courant puissant courant de romantisme influencé par l'Allemagne et aussi Mallarmé, période où ce qui occupe les esprits est la quête du mystère, l'inexprimable de l'être, l'invisible, la prise en compte de ces « puissances inconnues de notre âme » sur lesquelles Maeterlinck fonde désormais l'acte poétique (...)
[...] La modernité d'Hugo relève de mysticisme et de panthéisme. Émile V. a fait appel à Spinoza pour étayer l'idée que la poétique de Hugo se fonde sur une conception organique de l'univers, au sein de laquelle les êtres et les choses ne sont envisagés qu'en fonction de l'universel. Il lie romantisme et vision symbolique de l'univers: Conséquent avec cette philosophie (Spinoza repris par Schelling) et cette merveilleuse interprétation du mystère, le romantisme donne vie et parole à l'inanimé, prête l'idée à la fleur, à l'animal aux phénomènes( à l'univers entier, écoute -selon le vers de Hugo- le mot mystérieux que chaque voix bégaie, interprète la divinité à travers la nature, et étudie la nature à travers la divinité, couvre et admet tout: le beau, le laid, l'idéal et le grotesque( ) et par conséquent, ce romantisme énorme, colossal, presque monstrueux, accepte en principe le matérialisme des naturalistes, l'éclectisme et le pyrrhonisme des parnassiens, l'idéologisme des symbolistes. [...]
[...] C'est le parfait usage de ce mystère qui constitue le symbole De même que l'œuvre théorique de Hugo centre toutes les préfaces subséquentes, de même l'œuvre réalisée de Balzac est le type et le modèle des romanciers venus après lui. Mendès, Parlant de Hugo l'appelle: notre père à tous; Zola, décrivant Balzac écrit: c'est le père du siècle. [...]
[...] Théories du Romantisme Toutes les écoles littéraires sont contenues virtuellement dans les théories du romantisme. Voyons d'abord comment se sont succédées ces différentes écoles au XIXème siècle: 1825-1830: Après le succès européen de la Révolution et des conquêtes de Napoléon, la littérature fait aussi sa révolution au nom de la liberté et de la vérité. Chateaubriand, Mme de Staël, Benjamin Constant, Lemercier, Soumet, Lamartine sont les modérés de la Constituante, précédant les Hugo, Balzac, Dumas, Nerval, Sand, Musset et Gautier de la Convention. [...]
[...] Le christianisme amène la poésie à la Vérité. Que tout dans la création n'est pas humainement beau, que le laid existe à côté du beau( en un mot la Vérité ( Préface de Cromwell) . Ce que suivent les autres: Le Parnasse: Ils ont élargi la poésie, en faisant admettre que couramment tous les mots sonores et picturaux que l'histoire et l'art avaient inventés chez les autres peuples de la terre. Grâce eux la poésie devient encyclopédique. Le terme technique, savant, spécial, à condition qu'il soit pictural, ou qu'il ait belle sonnance, est instauré; ou bien eut il un incomparable nombre de syllabes comme les sesquipedalia verba tant maudits par les puristes; outres la scrupuleuse observance du détail et du décor, les parnassiens n'ont-ils pas prouvé qu'il voulait la vérité jusqu'à l'extrême exactitude? [...]
[...] L'idée en pavois sur le poème, l'idée en résurrection, comme un Dieu, par- dessus les linceuls et les bandelettes des phrases et des rimes, l'idée dans l'art, souveraine unique, voilà le fond de la théorie symboliste. Or cette théorie Hugo l'applique dans toute la légende des siècles. L'idée s'y rencontre maîtresse et debout partout. Mallarmé: Nommer un objet, c'est supprimer les trois quarts de la jouissance du poème, qui est faite du bonheur de deviner peu à peu; LE SUGGERER, VOILA LE REVE. [...]
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