femme, récit de voyage, XVIIIe siècle, xixe siècle, Maroc, littérature, roman
Le voyage et la migration s'entendent par le déplacement, le passage d'un lieu à un autre et d'une époque à une autre. Les anthropologues d'antan ont pointé l'influence du voyage et de la migration sur l'humain. L'entrée en contact avec « l'autre » représentait un choc et un rejet des traditions et des langues différentes de celles du « moi ». Ceci est dû au fait que les voyageurs ont des références propres à eux, et des rites et traditions différents de ceux de « l'autre ». Ils comparent ainsi sans cesse leurs traditions propres à celles qu'ils rencontrent en relevant, essentiellement, les différences.
[...] Le récit de voyage comprend deux niveaux de perception, l'un matériel et un second, fondé sur l'imaginaire où place est laissée aux images et aux représentations. Le voyage au départ d'un pays musulman vers d'autres pays non musulmans avait suscité une controverse parmi les savants musulmans. Certains avaient interdit de tels voyages, d'autres les avaient autorisés ; d'autres encore avaient permis l'unique destination vers des contrées musulmanes, interdisant formellement la rencontre avec les mécréants. Mais les voyages vers les pays de « l'autre », « mécréant » vont évoluer et vont être soumis à des conditions et des protocoles particuliers selon le développement des relations entre les États et leurs affrontements au gré de leurs intérêts économiques pour l'accès à de nouveaux marchés ou de nouvelles perspectives. [...]
[...] Les voyages d'exploration étaient devenus les incontournables des déplacements marocains vers l'Europe. Le voyage a prospéré au gré des situations politiques spécifiques, notamment, lorsque « l'autre » a pris le dessus en imposant son pouvoir et en se préparant à la domination des États plus faibles et moins développés. Mais malgré les guerres qu'a connu l'Europe, telles que : la guerre de succession espagnole (1702 - 1713), la guerre de succession autrichienne (1710 - 1748), la guerre des sept ans entre la France et l'Angleterre (1756 - 1763), la guerre d'indépendance américaine qui a duré jusqu'en 1788, la guerre interminable entre l'Empire Ottoman et la Russie ceci n'a pas empêché ces pays à se relayer pour dominer le reste du Monde et pour l'asservir économiquement, militairement et politiquement durant notre ère contemporaine. [...]
[...] Ibn Othman a qualifié la domination anglaise ainsi : « Ce pays était le plus fort des chrétiens en mer, il les a tous dominés jusqu'à les épuiser ». La répartition des rôles au sein de la société La question de la répartition des rôles respectifs des femmes et des hommes au sein de la société représente un noyau dur complexe et difficile à briser et à changer. C'est également l'un des facteurs déterminants pour détenir les femmes captives de l'espace privé qu'est le domicile. [...]
[...] L'élite intellectuelle et politique du pays s'est exprimée sur la crise du pouvoir, par des écrits visant à identifier les causes des lacunes, pour y remédier en trouvant des solutions efficaces à cette crise suffocante, et dans le but de réformer pour dépasser le choc de la modernisation, comprendre les variations de positionnements des politiques européennes, leurs regards sur la question culturelle, religieuse et sur tout le reste des aspects structurels. Les hommes appartenant à l'élite intellectuelle active qui se sont chargés de telles missions comptent parmi les historiens, les jurisconsultes, les politiques, les conseillers, les écrivains, les savants, les voyageurs, les diplomates ou encore les responsables militaires et économiques. [...]
[...] La plupart des récits rapportés , s'est accordée sur la nécessité de modernisation des institutions, notamment celle de l'institution militaire et de revoir la conception de l'élite intellectuelle et de la classe politique de la relation à « l'autre ». Ces rapports ont érigé la modernité européenne comme condition essentielle pour réformer et moderniser. La crise a imposé aux élites intellectuelles un changement de discours. Ces élites sont passées d'un discours de justification des défaites militaires, discours qui repose sur une binarité « croyants musulmans » contre « mécréants », à des discours appelant à accepter la modernité comme un cadre référentiel à la réforme et à la modernisation. [...]
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