Tiré de l'enseignement scolastique « dont on n'apprend rien » par les modernes, Leibniz (1646-1716) doit beaucoup à des auteurs comme Descartes. De celui-ci, il retient l'effort d'expliquer la nature scientifiquement. Cependant, un désaccord apparaît dès les prémisses sur lesquelles les deux philosophes fondent leurs théories. Leibniz trouve notamment insuffisante l'explication cartésienne de l'union entre l'âme et le corps. Incapable de découvrir une interaction réelle entre ces deux substances, il substitue au monde homogène et mécanique de ses prédécesseurs cartésiens la diversité de monades dynamiques et émet l'hypothèse d'une harmonie préétablie. Cette dernière notion apparaît pour la première fois dans le Système nouveau de la nature (1696) sous les termes « hypothèse des accords ». Elle évite les problèmes du matérialisme aussi bien que les difficultés que soulèvent les dualismes de Descartes et de Malebranche. Nous examinerons ces différentes positions avant d'exposer l'explication leibnizienne de l'union entre l'âme et le corps.
[...] En effet, parfaitement indépendantes, les monades ne peuvent subir l'influence d'aucune force externe. La force interne consiste en une impulsion que Dieu aurait donnée à la substance au moment de sa création. Selon Leibniz, cette théorie est plus qu'une Hypothese parce qu'il n'y a pas de moyen plus intelligible d'expliquer la nature. De plus, la théorie de la force interne, qui implique une amélioration perpétuelle de chaque monade, souligne la perfection des ouvrages de Dieu SYNTHESE S'opposant à Descartes et à Malebranche, Leibniz est l'auteur de théories originales, voire surprenantes. [...]
[...] Comment faut-il concevoir, selon Leibniz, les rapports entre l'âme et le corps ? TABLE DES MATIERES 1. LE SYSTÈME NOUVEAU DE LA NATURE RÉFUTATIONS Contre le matérialisme Contre la version cartésienne du dualisme Contre la version occasionnaliste du dualisme LA POSITION DE LEIBNIZ L'exemple des deux horloges Les monades L'harmonie préétablie SYNTHESE CONCLUSION . BIBLIOGRAPHIE LE SYSTÈME NOUVEAU DE LA NATURE Tiré de l'enseignement scolastique dont on n'apprend rien par les modernes, Leibniz (1646-1716) doit beaucoup à des auteurs comme Descartes. [...]
[...] On pourrait croire que la théorie de Leibniz prive l'individu de toute liberté. Or c'est le contraire : nous ne sommes déterminés qu'en apparence. En effet, aucune substance ne peut influencer notre âme qui, comme toute monade, demeure indépendante en toute circonstance (à moins que Dieu n'intervienne lui-même). L'harmonie préétablie est une nouvelle preuve de l'existence de Dieu, car un tel accord entre les substances (entre l'âme et le corps en particulier) ne peut que représenter le travail d'un être parfait. [...]
[...] Parmi les monades, certaines constituent les âmes des individus et d'autres les corps. L'interaction entre ces deux substances n'est pas réelle et ne s'explique pas en termes physiologiques comme Descartes le pensait. Ainsi, l'union entre l'âme et le corps n'est pas physique, mais métaphysique, comme le note Leibniz dans sa correspondance : l'union Système nouveau de la nature, p IX [Monadologie], in Philosophische Schriften, t. VI, p Système nouveau de la nature, p metaphysique de l'ame et de son corps, qui les fait composer unum per se, un animal, un vivant »17. [...]
[...] Une âme peut donc être définie comme une monade dont la perception est plus distincte et accompagnée de mémoire »10. Se contentant d'elle-même, une monade ne peut apparaître ou disparaître que par miracle : toute substance simple qui a une veritable unité, ne pouvant avoir son commencement ny sa fin que par miracle, il s'ensuit qu'elles [les âmes] ne sçauroient commencer que par creation ny finir que par annihilation »11. Ainsi, toute âme est préexistante dans les semences depuis le commencement des choses de même qu'elle est éternelle (à moins que Dieu n'intervienne). [...]
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