Analyse et discussion du sujet suivant : De quelques côté qu'on aborde Musset l'insoluble paraît être sa loi, tout problème revêtant pour lui l'aspect ambivalent de l'amour, à la fois paradis et enfer, impose le modele. Mais nul ne supporte volontiers une situation sans issue, chacun le dénouer, s'y efforce, avec ou sans résultat.
[...] La scène permet à Musset de capter cet instant où le jeune héros tente de secouer le poids des habitudes et des traditions. Une fois encore au théâtre le révélateur réside dans la difficulté de parler, de trouver le mot juste. La parole mal maîtrisée crée les conflits et trahit l'intention première. Les dialogues entre Marianne et Octave comme ceux entre Camille et Perdican jouent tous sur la recherche du mot qui élude la question posée, le duel se caractérise par l'esquive. [...]
[...] Musset, pour sa part, se met en scène et parodie ses propres angoisses. Il reprochait la grandiloquence de ses aînés et son désenchantement reste fractionné, loin des envolées que l'on trouvait dans Hernani ou dans Chatterton. Le triptyque de Paul Bénichou trouve ainsi son sens et il ne restera plus à l'universitaire qu'à mettre en lumière la plongée vers le néant de la troisième génération de romantiques qui à l'image de Baudelaire pousseront plus loin encore la misanthropie et l'appel du néant. [...]
[...] Il a réuni autour de Nodier Nerval, Sainte - Beuve, Gautier et Musset. Pour ce dernier, dans cette Ecole du désenchantement, Paul Bénichou affirme que « l'insoluble parait sa loi, tout problème revêtant pour lui l'aspect ambivalent dont l'amour, à la fois paradis et enfer, impose le modèle ». Comment ne pas suivre l'universitaire lorsqu'il voit dans l'œuvre d'Alfred de Musset, une aspiration, une tentative, plus ou moins aboutie pour sortir de la fatalité qui accable chacun de ses personnages ? [...]
[...] Elle s'est éveillée au désir, tout comme Camille ou Rosette. Même le choix de la mort est pour Coelio une délivrance choisie lors qu'il y voit le terme de ses mots dans l'avant dernier tableau. Les personnages qui échappent à l'issue funeste sont guéris de cette hésitation. Il est frappant de constater l'assurance avec laquelle s'expriment Octave ou Camille dans les dénouements des deux pièces ; la maturité passe par la concision des termes et la vigueur des résolutions que prennent les protagonistes confrontés à la mort que leur imprudence et leur légèreté a provoquée. [...]
[...] L'étude comme la débauche, la dévotion comme le nihilisme, la sincérité comme le badinage, constituent des contraires qui brouillent l'entendement et qui prennent tour à tour le pouvoir des consciences chez ces jeunes esprits qui voudraient tant revendiquer leur différence. Mais si Paul Bénichou parle d'école c'est qu'il a su capter chez Musset la dimension protreptique de son théâtre. Le désenchantement n'est pas un renoncement. Coelio reste fidèle à l'amitié et à ses valeurs en s'effaçant derrière l'amour pur de son cousin. [...]
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