Cours de littérature relatant la brève histoire de la farce qui est une constante dans l'histoire du théâtre, de l'Antiquité à nos jours. Il semble bien que le comique farcesque se retrouve à différentes époques, même s'il connaît des éclipses. La farce a-t-elle une portée subversive ? Les analyses de Bakhtine sont-elles pertinentes pour en rendre compte ?
[...] Mazouer, Farces du Grand Siècle, Paris, Hachette «Livre de poche» - Dancourt, Comédies, éd. A. Blanc, Paris, Nizet - Beaumarchais, Parades, éd. P. Larthomas, Paris, S.E.D.E.S G. Courteline, Œuvres complètes, Paris, F. Bernouard, 1925-1927 J. Deschamps et M. Makeïeff, Les Etourdis, Théâtre de Nîmes et Théâtre de Chaillot G. Lanson, «Molière et la farce», Revue de Paris, 1er mai 1901, pp. 129-153 N. Leroux, «Les origines de la farce française du Moyen Âge», Revue de l'Université de Laval, t 1963-1964, pp. [...]
[...] Loin du théâtre du Palais-Royal, les Comédiens italiens perpétuent la Commedia dell'arte à la fin du XVIIe siècle. Ces comédiens sont expulsés, en 1697. En 1703, les bateleurs qui, dans les foires, jouaient des parades, pour inciter les passants à entrer, se voient interdits de continuer leurs représentations. À leur retour, en 1716, les Italiens sont réduits à la danse et à la musique. La farce survit alors dans de fausses parades. On passe alors des parades foraines aux parades de société. En 1756, on en publie vingt-cinq dans le Théâtre des boulevards. [...]
[...] La bêtise y est aussi bien représentée. Dans un mime perdu, un stupidus demandait du vin aux nymphes et de l'eau à Bacchus. Dans la farce médiévale, le badin fait entendre des propos stupides. Charles Mazouer[2] rappelle qu'étymologiquement il est «celui qui demeure la bouche ouverte». Toutefois, certains badins soent de «faux naïf comme dans La Veuve. Souvent, le badin a tendance à prendre les expressions au pied de la lettre. Dans Jeninot qui fit un roi de son chat, le personnage éponyme monte sur le dos de sa maîtresse quand on lui enjoint de la conduire à la messe. [...]
[...] De façon révélatrice, dans La Reconnue, Remy Belleau fait allusion à Pathelin. Le laquais Potiron dit : Ce vieux rêveur, ce mitouin / A contrefait le patheli (III La comédie de Jacques Grévin prétend tourner le dos à la farce. Mais, dans La Trésorière (1559), Constante et son crédule mari le Trésorier sont des personnages farcesques. C'est seulement à partir du milieu des années soixante-dix que les dramaturges (Pierre Le Loyer, François d'Amboise, Odet de Turnèbe, Pierre de Larivey) tournent davantage leurs regards au-delà des Alpes et s'affranchissent de la farce. [...]
[...] Au Moyen Âge comme dans l'Antiquité, ces pièces ne sont pas données seules. Comme elles sont courtes, elles viennent facilement terminer une suite de pièces. Le mime est le dénoument (exodium) du spectacle. Tout finit par un gros rire. La farce elle suit souvent une sotie et une moralité. On la joue aussi après un Mystère, comme celui de Saint Martin (d'André de la Vigne,1496). L'embolium («intermède») aussi pouvait être un mime. C'est alors un moment de pause joyeuse dans le spectacle des ludi. [...]
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