Fantasme, littérature française, compensation du réel, Proust, Dezsö Kosztolányi, univers fantasmagorique, l'Education sentimentale
Un fantasme est une représentation imaginaire qui traduit des désirs plus ou moins conscients. Il est une image produite par notre esprit, une sorte de fixation mentale. Fantasmer est une sorte de compensation du réel dans le sens où le monde imaginé et rêvé permet au sujet de réaliser ce qu'il n'a pas dans le monde réel. La raison n'entre donc plus vraiment en compte, l'inconscient et l'imagination sont les deux instances de cette expérience mentale. Par exemple, Proust, dans Du côté de chez Swann, écrit à la page 45 des éditions de La Pléiade , pendant l'épisode de la madeleine : « Certes, ce qui palpite ainsi au fond de moi, ce doit être l'image, le souvenir visuel. » On sait bien que chacun modifie peu à peu ses souvenirs, que les images mentales sont modulables et modulées
[...] Au contraire de nombre d'œuvres où le fantasme suit la mort, là c'est le fantasme qui conduit à la mort. BIBLIOGRAPHIE GENET Jean, Les Bonnes, Folio KOSZTOLANYI Deszö, Anna la Douce, Viviane Hamy MARTIN-FRUGIER Anne, La Place des bonnes, Tempus PROUST Marcel, A la recherche du temps perdu, La Pléiade REAL Elena, Le Statut de la servante, in Espaces domestiques et privés de l'hospitalité, MONTANDON Alain, PU Blaise Pascal, Clermont-Ferrant p. ROUSSET Jean, leurs yeux se rencontrèrent, José Corti PROUST Marcel, A la recherche du temps perdu, La Pléiade, Gallimard, Paris pp MARTIN-FRUGIER Anne, La Place des bonnes, Tempus pp KOSZTOLANYI Deszö, Anna la Douce, Viviane Hamy pp.57 KOSZTOLANYI Deszö, Anna la Douce, Viviane Hamy pp.81 KOSZTOLANYI Deszö, Anna la Douce, Viviane Hamy pp ROUSSET Jean, leurs yeux se rencontrèrent, José Corti KOSZTOLANYI Deszö, Anna la Douce, Viviane Hamy pp KOSZTOLANYI Deszö, Anna la Douce, Viviane Hamy pp KOSZTOLANYI Deszö, Anna la Douce, Viviane Hamy pp KOSZTOLANYI Deszö, Anna la Douce, Viviane Hamy pp KOSZTOLANYI Deszö, Anna la Douce, Viviane Hamy pp KOSZTOLANYI Deszö, Anna la Douce, Viviane Hamy pp KOSZTOLANYI Deszö, Anna la Douce, Viviane Hamy pp KOSZTOLANYI Deszö, Anna la Douce, Viviane Hamy pp KOSZTOLANYI Deszö, Anna la Douce, Viviane Hamy pp KOSZTOLANYI Deszö, Anna la Douce, Viviane Hamy pp KOSZTOLANYI Deszö, Anna la Douce, Viviane Hamy pp [18]MARTIN-FRUGIER Anne, La Place des bonnes, Tempus pp KOSZTOLANYI Deszö, Anna la Douce, Viviane Hamy pp KOSZTOLANYI Deszö, Anna la Douce, Viviane Hamy pp [21]MARTIN-FRUGIER Anne, La Place des bonnes, Tempus pp KOSZTOLANYI Deszö, Anna la Douce, Viviane Hamy pp KOSZTOLANYI Deszö, Anna la Douce, Viviane Hamy pp KOSZTOLANYI Deszö, Anna la Douce, Viviane Hamy pp KOSZTOLANYI Deszö, Anna la Douce, Viviane Hamy pp 567jŠ–ÀÂáëî ! [...]
[...] Anne Martin-Frugier résume cette idée ainsi : Ils la fantasmaient comme non-femme - où le terme principal de notre étude est explicitement formulé. De plus, on peut remarquer qu'Anna ne mange jamais : elle ne mangeait pas Elle perd ainsi de sa consistance physique et de sa matérialité. Elle est réifiée. À mesure qu'elle acquiert de l'existence dans la maison de ses maîtres, elle perd sa propre identité. Le fantasme, les attentes que Madame Vizy place en elle lui font perdre son humanité. [...]
[...] en s'interrogeant sur ce qui pouvait se passer dans la tête de sa bonne on ne sait pas avec qui on vit se questionne Madame Vizy. Anna est présentée comme une actrice : Comme une comédienne qui ne va pas tarder à rentrer en scène ( elle trouva son sourire forcé. Le narrateur ne nous dévoile pas plus ce personnage. Le lecteur en sait autant que les maîtres. Ainsi, par une curiosité simplement humaine, on a envie de connaitre plus sur cette personne. [...]
[...] Elle se lissait les cheveux tout comme Madame Vizy et souvent, quand les gens de connaissance téléphonaient, ils ne savaient pas s'ils entendaient sa voix ou celle de sa maîtresse. Anna est le double de sa maîtresse. Les deux femmes sont placées en miroir : elles sont à comprendre l'une par rapport à l'autre. Ainsi, si ce n'est plus véritablement sur Anna que Madame Vizy fantasme, c'est bien sur ce qu'elle représente. Déshumanisée, la bonne est assimilée à un objet, fondue dans l'environnement domestique, elle devient une partie de la maîtresse, façonnée par Madame Vizy, Anna en devient le double. [...]
[...] Pourtant, ce qu'il est paraît intéressant d'étudier, c'est la construction de ce fantasme à partir de rien. Madame Vizy rêve à Anna avant même de l'avoir vue. La bonne devient une véritable image, à l'existence quasi niée qui compte en tant qu'objet et non plus comme image. Ainsi, il conviendra d'étudier la mise en place de cet univers fantasmagorique ex nihilo, la mise en place littéraire d'un fantasme qui répond en tuant. Dans un premier temps, il nous faudra donc étudier le fantasme que représente la bonne et l'auréole fantasmagorique qui accompagne l'intervention de son personnage. [...]
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