Le conte est un récit court, plaisant et fictif dont la forme renvoie directement aux fantaisies temporelles, au merveilleux et à l'invraisemblable.
En effet, le conte ne respecte aucune chronologie et le temps peut être rallongé ou raccourci, par exemple la durée écoulée entre les deux séismes de Lisbonne dans Candide. La réalité de deux mois passe à huit jours. Le conte voltairien est inséparable du registre merveilleux. Celui-ci apparaît dans tous les contes de Voltaire à travers des métamorphoses plus ou moins sous-entendues.
[...] Ces récits fantaisistes derrière lesquelles il peut se réfugier lui permettent d'exprimer ses opinions et réflexions personnelles. Dans tous ses contes, Voltaire condamne la guerre. Il la présente comme abominable. Par exemple, dans le troisième chapitre de Candide, Voltaire emploie un oxymore ironique boucherie héroïque pour le désastre causé de la guerre de Sept Ans déclenchée par la Prusse. Le système politique autoritaire est lui, rejeté à travers la présentation des injustices sociales. Voltaire dénonce ainsi au chapitre 19 de Candide explicitement la torture lorsqu'il décrit de façon exagérée le pauvre nègre du Surinam. [...]
[...] Comment fantaisie et vérité se mêlent-elles dans les contes voltairiens pour permettre une dénonciation de la société ? À la fin du 18e siècle, période des Lumières, le conte va prendre une nouvelle forme et atteindre un nouvel objectif notamment avec le philosophe Voltaire. Ainsi, selon Van Den Heuwel, le conte voltairien offre cette particularité remarquable que la fantaisie et la vérité, intimement mêlées l'une à l'autre, s'y renforcent mutuellement À partir d'une réflexion personnelle basée sur la lecture de contes philosophiques, nous verrons dans une première partie comment s'exprime la fantaisie dans le conte voltairien. [...]
[...] Enfin, les contes voltairiens sont remplis d'invraisemblances répétées. Celles-ci contribuent pour une grande partie à la fantaisie de ces contes. Candide illustre à merveille cet élément. En effet, tous les personnages y connaissent des péripéties plus tragiques les unes que les autres ainsi que des destins exagérément misérables. Ses amis ont tous été violés, brûlés ou blessés. On voit ainsi que l'exagération fait partie intégrante des contes chez Voltaire. Les invraisemblances dans Candide transparaissent aussi à travers des rencontres incroyables, en effet Candide rencontre par hasard six princes, tous détrônés, sans aucune exception. [...]
[...] Comme nous venons de le voir, les contes voltairiens offrent une grande part de fantaisie, mais ils possèdent tous plus ou moins une part de vérité importante. Dans ses contes, Voltaire fait souvent référence à des thèmes qui lui sont contemporains. Il parle ainsi de l'actualité de son époque. Ainsi dans Candide, il fait allusion au tremblement de Terre de Lisbonne qui a eu lieu en 1755. Il fait aussi référence à l'abus de pouvoir, et plus particulièrement du pouvoir judiciaire. [...]
[...] Enfin, l'auteur évoque également la censure, réalité de son époque pour certains écrivains qui ne pouvaient s'exprimer et que l'on préférait envoyer en prison. Afin de conclure, nous devons nous rappeler que la fantaisie est omniprésente dans les contes voltairiens. Cependant, le récit s'appuie sur des évènements réels. Ainsi, en mêlant habilement fantaisie et vérité, le conte permet à Voltaire de s'exprimer sa pensée philosophique et critique. Car dans son écriture, il a su trouver un savant mélange qui permette à la fantaisie de renforcer la vérité et à la vérité de renforcer la fantaisie. [...]
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