En 2003, la "Maktabak Wataniyyah", blibliothèque nationale de Bagdad, a été détruite par incendie à la suite de bombardements sur la ville. De grands livres de sciences (dont beaucoup de Bayt al-Hikmat, père de l'algèbre), de l'histoire du peuple Arabe, de l'époque ottomane ont disparu dans les flammes.
En janvier 2004, au nom de la religion musulmane, l'Institut de recherches orientales de Bhandarkar a été brûlé. Plus de 30 000 manuscrits anciens sont réduits en cendres. Cela nous donne l'impression que les hommes se sont depuis toujours débrouillés pour enflammer les bibliothèques, les supprimer, empêcher le monde d'avoir accès aux informations que les livres contiennent en rendant la lecture de ceux-ci illégale. L'œuvre Fahrenheit 451 est une œuvre d'anticipation dans la mesure où Ray Bradbury imagine un futur pas forcément très éloigné, qui suivrait la continuité des faits et des actes commis depuis toujours par l'humanité contre les textes écrits.
[...] En brûlant les livres, elle se prive de son histoire, elle se coupe de son enfance. L'action se déroule à une époque plus ou moins lointaine. Curieusement, les hommes et les femmes de Fahrenheit 451 ont oublié qu'autrefois les pompiers éteignaient les feux. Seule Clarisse donne l'impression de savoir qu'au départ, les pompiers éteignaient les feux et étaient considérés comme des héros, mettant leur vie en danger pour sauver d'autres personnes des proies des flammes. La société de Fahrenheit 451 a non seulement perdu la mémoire mais elle est aussi déterminée à ne pas la retrouver. [...]
[...] Au sujet de la guerre, on voit qu'elle est toujours d'actualité, et qu'elle n'a jamais cessé de l'être. Guerre en Irak, terrorisme, attentats, tout cela fait maintenant parti du quotidien des humains, à travers les médias, qui ne se lassent pas de nous montrer des images de violences et de désordre. Par rapport aux livres Avec toutes ces émissions, tous ces problèmes de violence, il n'y a plus le temps pour discuter de littérature, et comme Jean d'Ormesson, écrivain de la fin du XXème siècle l'a si bien dit On ne brûle pas encore les livres, mais on les étouffe sous le silence Les émissions littéraires ne passent que très rarement dans la nuit pour des problèmes d'audiences, et donc de rentabilité. [...]
[...] Mais il franchit le pas avec courage et ramène des livres chez lui, tandis qu'il n'entend plus parler de Clarisse. Il prend contact avec Faber, un vieil homme avec lequel il va conspirer pour récupérer des livres. Un jour, à la caserne, les pompiers sont appelés à détruire une maison, qui se trouve être celle de Montag. Ce dernier, après avoir commis le meurtre de son patron pendant l'incendie de sa maison, devient un fugitif, poursuivi sans relâche par un chien mécanique qui peut traquer et capturer n'importe quel être humain. [...]
[...] Le livre fait l'éloge de la ruse ou de la résistance passive : on brûle les livres mais on apprend les textes pour les rendre immortels. Fahrenheit 451 s'inscrit contre toutes les formes de censure. On remarquera que les hommes-livres n'ont pas supprimé l'audiovisuel de leur monde : ils ont une télévision sur laquelle ils suivent la prétendue exécution de Montag et ils communiquent par talkie-walkie. L'objet n'est pas ce qui les intéresse. Seul le texte, les mots, la parole comptent pour eux. [...]
[...] Je pense que oui vu que tout homme, toute société connaît et a connu la guerre. L'homme a toujours été en guerre depuis l'antiquité. En 1966 année de parution de la première édition, Ray Bradbury vit dans un monde en reconstruction après une première moitié de siècle où le monde était plus souvent en guerre qu'en paix. Avec Fahrenheit 451, Ray Bradbury inclus la guerre dans la description du monde de l'homme de demain. On voit là sa vision pessimiste (mais pas forcément irréaliste) qui ressort. [...]
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