La Fontaine, fables, mensonge, vérité, morale, fiction, imagination, esprit critique, animaux, censure, siècle des lumières
À travers ses fables à visée didactique, La Fontaine cherche à instruire le lecteur en suivant le précepte d'Aristote : « docere, movere, placere » qui signifie « enseigner, émouvoir et séduire ». Les fables étant composées d'un récit plaisant et fictif tiré des fables d'Ésope ainsi que d'une morale aux allures pédagogiques, font ressortir deux idées paradoxales ; la vérité et le mensonge. La notion de vérité évoque une chose réelle, raisonnable, sincère et objective qui s'oppose radicalement au mensonge, qui, quant à lui, prône la fiction, l'imagination ou encore l'illusion. Nous pouvons alors nous demander comment Jean de La Fontaine use des Fables, par conséquent du mensonge, afin d'atteindre une forme de vérité. Pour répondre à cette question, nous étudierons en quoi la fable est une allégorie qui met l'imagination au service de la pensée, afin de nuancer cet aspect, nous nous pencherons sur le fait que le recours à l'image et à la fiction peut nuire à la compréhension. Enfin, nous verrons que La Fontaine ne cherche pas forcément à atteindre « la vérité », mais à éveiller la curiosité et le sens critique du lecteur.
[...] Cependant, la complexité des fables n'est pas forcément un obstacle à la compréhension de la vérité, car l'objectif de La Fontaine n'est peut-être finalement pas la vérité, mais plutôt l'éveil du sens critique du lecteur. Un éveil de la curiosité et du sens critique du lecteur Effectivement, l'intégralité des fables de La Fontaine ne cherche pas à atteindre la vérité. Elles sont tout d'abord présentes afin de plaire et de captiver le lecteur dans une histoire avant même de s'intéresser à l'aspect instructif. Dans la fable le Bassa et le Marchand par exemple, il s'agit d'un récit enchâssé captivant et non d'une simple histoire courte accompagnée d'une morale sèchement prononcée. [...]
[...] Conclusion Ainsi, le mensonge orchestré dans les fables de La Fontaine n'est pas un moyen d'atteindre la vérité, mais d'atteindre qu'une vérité parmi toutes celles que le monde connaît. En revanche, l'utilisation de ce dernier comme moteur vers une morale est controversée notamment par Rousseau, qui préfère la voie de la franchise à celle qu'utilise La Fontaine mêlant fiction et réalité. Dans son ouvrage Sur les Poèmes des Anciens de 1685, Charles de Saint-Evremond qualifie l'emploi de l'imagination au service de la pensée d'« opposé au génie de notre siècle », en l'occurrence le XVIIe siècle, l'aube du siècle des Lumières. [...]
[...] Pensez-vous que le mensonge peut être un moyen d'atteindre la vérité ? À travers ses fables à visée didactique, La Fontaine cherche à instruire le lecteur en suivant le précepte d'Aristote : « docere, movere, placere » qui signifie « enseigner, émouvoir et séduire ». Les fables étant composées d'un récit plaisant et fictif tiré des fables d'Ésope ainsi que d'une morale aux allures pédagogiques, font ressortir deux idées paradoxales ; la vérité et le mensonge. La notion de vérité évoque une chose réelle, raisonnable, sincère et objective qui s'oppose radicalement au mensonge, qui, quant à lui, prône la fiction, l'imagination ou encore l'illusion. [...]
[...] Il vise un public beaucoup moins jeune, notamment des nobles. Pour cela, il complexifie son écriture et rend le message de la fable de plus en plus subtile. En effet, La Fontaine critique à travers les fables les vices des nobles de la cour -paradoxalement- et du roi. Ayant préalablement eu des différents avec le roi, La Fontaine est obligé de masquer la morale de ses fables et enrichir son texte afin de cacher au mieux le sens profond du récit afin d'éviter la censure. [...]
[...] À travers sa fable Le héron et la fille, La Fontaine dénonce l'insatisfaction de la fille et du héron dans deux situations différentes, problème auquel le lecteur pourrait sensiblement être touché. À travers ses fables, La Fontaine apporte également une dimension philosophique afin d'éveiller l'esprit critique du lecteur. L'utilisation des animaux pour en revenir à l'allégorie n'est pas faite aléatoirement. En effet, le choix de certains animaux pour représenter certains personnages ou traits de caractère n'est pas fait au hasard. [...]
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