Le paradoxe entourant la guerre a toujours été et sera toujours. Absurde et vaine autant qu'inévitable, son existence engendre dans l'esprit humain d'incessants questionnements, qui restent souvent sans réponse. Dans Bonheur d'occasion, de l'auteur québécoise Gabrielle Roy, le personnage d'Emmanuel est lui aussi confronté à ces questions, à la veille de son départ pour l‘Europe. Il tente de justifier l'enrôlement dans l'armée par plusieurs raisons: d'abord il place ce dernier sur le plan personnel, puis patriotique, pour en venir à la conclusion que l'homme a toutes les raisons pour partir au front, mais qu'au plus profond de lui-même, il fait la guerre pour empêcher, paradoxalement, que celle-ci recommence de nouveau.
[...] Cette métaphore auditive illustre bien l‘idée première d‘Emmanuel et de sa compagne. Mais il en vient à se dire que cette quête de richesse est, dans le cas du soldat moyen, plutôt amenée par la nécessité de subvenir aux besoins de la famille que par un réel mouvement de cupidité. Selon Emmanuel, les gens qui se nourrissent de la guerre sont bien loin derrière la ligne de front, comme en témoigne cet extrait: Il y a une infinité de Léon Boisvert, de Jean Lévesque qui devront leur avancement personnel et peut-être leur fortune à la guerre, et qui ne courront aucun de ses risques. [...]
[...] Extrait de Bonheur d'occasion de Gabrielle Roy: Comment Emmanuel justifie-t-il l'engagement dans l'armée? Comment Emmanuel justifie-t-il l'engagement dans l'armée? Le paradoxe entourant la guerre a toujours été et sera toujours. Absurde et vaine autant qu'inévitable, son existence engendre dans l'esprit humain d'incessants questionnements, qui restent souvent sans réponse. Dans Bonheur d'occasion, de l'auteur québécoise Gabrielle Roy, le personnage d'Emmanuel est lui aussi confronté à ces questions, à la veille de son départ pour l‘Europe. Il tente de justifier l'enrôlement dans l'armée par plusieurs raisons: d'abord il place ce dernier sur le plan personnel, puis patriotique, pour en venir à la conclusion que l'homme a toutes les raisons pour partir au front, mais qu'au plus profond de lui- même, il fait la guerre pour empêcher, paradoxalement, que celle-ci recommence de nouveau. [...]
[...] La question qui se pose à Emmanuel à partir de ce moment est si, au-delà des considérations de premier niveau, observables chez tous, il existe un force intérieure, un désir commun qui amènerait les hommes, si disparates dans leur nature et leurs cultures, à poser un geste en apparence si horrible, celui de quitter son pays, sa famille et ses amis pour aller tuer des étrangers. C'est d'ailleurs le regard lointain, perdu dans la foule, d'une vieille étrangère qui lui amène sa réponse. En lisant sur les lèvres de cette dernière, il lui vient cette illumination si caractéristique aux idées pleines de vérité et d'universalité. Ça finira. Un jour, ça finira. Un jour, ça prendra fin. lui souffle-t-elle. Cette autre répétition marque quant à elle l'insistance de ladite pensée et la conviction qu'elle transmet à Emmanuel quant à ses interrogations intérieures. [...]
[...] Il a en effet compris quelle force inconsciente amène les humains à se battre si violemment, comme l'illustrent ces quelques mots qui concluent l'extrait: C'était donc cet espoir diffus, incompris de la plupart des hommes, qui soulevait encore une fois l'humanité: détruire la guerre. Cet extrait du roman Bonheur d'occasion témoigne de la difficulté, souvent de l'impossibilité de trouver un sens à ce qui est probablement une des plus grandes sources de souffrance sur cette planète. Emmanuel, après une profonde réflexion, a finalement trouvé réponse à ses angoisses de manière toute simple. La solution est tout simplement venue à lui, sous forme d'émotion brute, sans réflexion ni recherche. [...]
[...] Il y en avait encore qui s'en allaient chercher au bout du monde le pain de leur famille. Il est intéressant de remarquer le style de cette citation, dont la redondance est évidente. Cela peut sembler simple, voire facile et enfantin, d'écrire de cette façon. Mais le fait est que cette répétition d'une certaine expression s'en aller au bout du monde en italique dans l‘extrait) vise à montrer que tous partent vers le même destin, font le même choix, malgré la myriade de motivations sous-tendant leurs actions. [...]
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