Réflexion sur le personnage, tentative d'écriture d'un roman naturaliste, invention d'une nouvelle énonciation, redécouverte d'une écriture classique, ou encore bien d'autres ; voilà ce que semble être l'histoire de la littérature. Espace de jonction entre les textes théoriques sur ce que devrait être la littérature et leur application dans la littérature elle-même.
Voici une nouvelle théorie que propose William Marx : « La littérature en général, personne ne sait ce que c'est, sinon peut-être qu'elle est un usage particulier du langage » (l'Adieu à la littérature, Paris, Minuit, 2005, p.15) Il exprime que de n'importe quel écrit littéraire, loin du genre, des thèmes abordés ou encore de la structure, la langue est définition. Ainsi, la littérature, au-delà donc de toutes les questions qu'elle peut soulever, comme celles citées précédemment ou comme des centaines d'autres, se définit par l'interrogation qu'elle soulève toujours sur la langue. Par conséquent, même si personne n'est capable de définir clairement la littérature, étant donné sa nature complexe, la langue est le point commun de tous les textes, l'essence, le moyen et le but. Le propos de William Marx interpelle par sa finesse mais aussi par les contradictions qu'il suppose forcément. Un « usage particulier du langage » ? Etrange, différent, anormal, ou tout simplement nouveau, voilà ce que cela signifie. C'est un rapport indissociable qu'élabore William Marx. Il n'y a pas de littérature s'il n'y a pas d'usage particulier du langage. Il s'agira d'illustrer cette idée mais également de la discuter.
La première partie sera consacrée à l'illustration du propos. Il faudra, pour autant, considérer également les contradictions et limites de cette définition en faisant références à des auteurs qui ont sévèrement combattu cette idée de la littérature. Dans une dernière partie, nous verrons en quoi le propos de William Marx reste tout de même une définition intelligente de la littérature en considérant la dépendance insécable et féconde entre la littérature et la langue. (...)
[...] Par conséquent, même si personne n'est capable de définir clairement la littérature, étant donné sa nature complexe, la langue est le point commun de tous les textes, l'essence, le moyen et le but. Le propos de William Marx interpelle par sa finesse mais aussi par les contradictions qu'il suppose forcément. Un usage particulier du langage ? Etrange, différent, anormal, ou tout simplement nouveau, voilà ce que cela signifie. C'est un rapport indissociable qu'élabore William Marx. Il n'y a pas de littérature s'il n'y a pas d'usage particulier du langage. [...]
[...] Une relation nécessaire Par le travail sur la langue, s'amorce de nouvelles images, de nouveaux sons. La littérature est l'espace de formation le plus riche de la langue. Néologismes et nouvelles manières de s'exprimer y fourmillent. Elle permet à la langue française de contrebalancer le travail inconscient qui s'effectue par nous tous, chaque jour, sur la langue ; en l'interrogeant, en réfléchissant à ses problématiques. La littérature est bien un usage particulier du langage, mais particulier dans un sens tout à fait noble. [...]
[...] Dans les textes mêmes, on remarque que la séparation entre les deux usages n'est pas stricte et que l'un ne se fait pas sans l'autre. L'odeur de tabac s'en ira quand il sera mort. Ne le tue pas. (Les mains sales, Sartre) Ici, l'absence de dramatisation ne veut pas dire que l'écriture n'est pas dramatique. Par la rapidité de la parole, la brièveté des mots et l'utilisation d'un lexique simple, l'auteur nous dévoile son style Un style incisif et silencieux qui laisse le lecteur en interprète du texte. [...]
[...] Dans l'esprit du poète, le monde qui l'entoure n'a pas d'importance, seul l'art compte. Ainsi la langue littéraire est non- utilitaire, elle ne doit pas s'intégrer au reste de la vie, mais doit se développer pour elle-même. ( On considère la littérature comme un travail esthétique sur la langue qui sépare la langue littéraire et la langue commune. Le propos de William Marx se confirme donc. La littérature procède bien à un usage particulier du langage. Cependant, on ne peut tenir un propos totalement univoque sur la question. [...]
[...] Dans une dernière partie, nous verrons en quoi le propos de William Marx reste tout de même une définition intelligente de la littérature en considérant la dépendance insécable et féconde entre la littérature et la langue. I. Les auteurs parlent-ils en langue étrangère ? Marie-Albane Watine Est-ce que les auteurs s'expriment en langue étrangère ? Usage particulier usage qui n'est pas vraiment normal, usage qui n'est pas commun. Un usage supérieur du langage. Qui appartient en propre à la littérature. [...]
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