Incipit, Adolphe, Benjamin Constant, père, mort, passion, Ellénore
«Que M. Benjamin Constant ne s'abaisse donc plus jusqu'aux romans. Qu'il retourne dans les hauteurs de sa politique et de sa philosophie» écrivait le petit Journal de Paris au sujet d'Adolphe. Lors de la parution en 1816 de son oeuvre Adolphe, Benjamin Constant est connu comme philosophe et de nombreux contemporains critiquent son transfuge romanesque. Ce roman fut un long travail pour l'auteur. Il lui fallut une dizaine d'années pour, enfin, pouvoir le publier. La lecture à haute voix a été le premier mode de diffusion d'Adolphe. Dès sa parution, la critique note le caractère autobiographique de l'oeuvre. Benjamin Constant se défendra d'un tel argument, pourtant, à postériori, tout laisse à croire que les ressemblances entre Adolphe et Constant ne sont pas que des coïncidences.
Adolphe, c'est le récit d'un jeune homme qui va s'éprendre d'une femme, Ellénore, âgée de dix de plus que lui. Très vite, la passion finira par le dépasser, et il deviendra incapable d'assumer la rupture, et, seule la mort d'Ellénore sera l'issue pour Adolphe.
[...] Exposé incipit d'Adolphe de Benjamin Constant Introduction : «Que M. Benjamin Constant ne s'abaisse donc plus jusqu'aux romans. Qu'il retourne dans les hauteurs de sa politique et de sa philosophie» écrivait le petit Journal de Paris au sujet d'Adolphe. Lors de la parution en 1816 de son oeuvre Adolphe, Benjamin Constant est connu comme philosophe et de nombreux contemporains critiquent son transfuge romanesque. Ce roman fut un long travail pour l'auteur. Il lui fallut une dizaine d'années pour, enfin, pouvoir le publier. [...]
[...] Mais Adolphe apparait comme un éternel insatisfait. Personnage contradictoire, il dit qu'il n'est pas égoïste page 50, mais il l'est certainement. Il va rester aux côtés d'Ellénore repoussant indéfiniment le moment fatidique de la rupture. Il va, certes, être avec elle, mais plus il repousse la rupture, plus Ellénore souffrira. Et il ne va même pas se rendre compte, à la fin du roman, que cette rupture sera fatale pour Ellénore. Cette dernière le lui fera d'ailleurs remarquer page 90 : -vous savez fort bien, Ellénore, que ce n'est jamais de moi dont je m'occupe le plus. [...]
[...] A 22 ans, Adolphe a déjà un poste qui l'attend. On comprend donc qu'il appartient à une classe sociale élevée, et, que son père a de grandes ambitions pour lui. Or, son travail d'étudiant est quelque peu surprenant. Page 47 «J'avais obtenu, par un travail assez opiniâtre, au milieu d'une vie très dissipée, des succès qui m'avaient distingué de mes compagnons d'études.» Adolphe semble être talentueux, mais, il a déjà tendance à gaspiller ses atouts. Atouts qu'il gaspillera d'autant plus, selon son père, en restant avec Ellénore durant quatre ans. [...]
[...] Il n'a pas tellement confiance en la nature humain et il passe vite pour quelqu'un d'immoral et de misanthrope. Page 49 «Je m'accoutumai à renfermer en moi-même tout ce que j'éprouvais, à ne former que des plans solitaires, à ne compter que sur moi pour leur exécution, à considérer les avis, l'intérêt, l'assistance et jusqu'à la seule présence des autres comme une gêne et comme un obstacle.» Ceci illustre parfaitement de nouveau la relation qu'Adolphe aura avec Ellénore. Son sentiment de lassitude, jamais il ne le laissera clairement apparaitre à Ellénore. [...]
[...] Par conséquent, le narrateur a une double fonction. Il raconte les événements d'un passage de sa vie avec un point de vue plus sage et plus critique. Puis, Adolphe se livre au lecteur, et, va tenter de s'analyser. Il va se révéler être en manque de sensibilité, en manque d'amour. page 50 : «Je portais au fond de mon coeur un besoin de sensibilité dont je ne m'apercevais pas.» Et ce besoin va être comblé, l'espace de quelques années, par Ellénore. [...]
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