Fahrenheit 451 a été écrit par Ray Bradbury en 1953. Ray Bradbury, de son vrai nom Raymond Douglas, est né en 1920 aux États-Unis. Cet auteur est surtout connu pour son oeuvre Exposé de Littérature sur la censure dans l'oeuvre de science-fiction de Raymond Bradbury Fahrenheit 451, même s' il a également écrit d'autres ouvrages de science-fiction, comme des nouvelles, dont certaines ont été regroupées sous le titre de Chroniques martiennes (en 1951).
Fahrenheit 451 raconte l'histoire du pompier Montag, dont le métier est de brûler les livres car ils sont interdits au sein de la société totalitaire dans laquelle il vit. Un jour, il prend conscience, après avoir rencontré Clarisse, jeune fille différente des autres êtres endoctrinés qu'il a l'habitude de côtoyer, qu'il n'est pas heureux et que les livres l'attirent. Ses certitudes sur sa vie et sa place au sein du monde s'écroulent, et Montag commet alors l'irréparable : il finit par lire des livres. Il devient dès lors la cible des autres pompiers, et, traqué, il doit s'enfuir. Il quitte la ville et se retrouve seul dans la campagne, avant de rencontrer un petit groupe de gens, marginaux, qui comme lui ont caché et ouvert des livres et auxquels il se lie.
Fahrenheit 451 est une contre-utopie, plus précisément une « dystopie », terme grec qui désigne une sorte d'enfer terrestre crée par l'homme, sans intervention divine, et qui s'oppose à celui « d'utopie ». Si le titre de l'oeuvre (fahrenheit 451 est la température à laquelle le papier s'enflamme et se consume) et l'histoire racontée posent avant tout le problème de la censure, il faut savoir que lorsque l'ouvrage paraît en 1953, il ne sonne pas vraiment comme de la science-fiction, mais bien comme une sorte de pamphlet exagéré contre l'actualité, puisque nous sommes en plein maccarthysme, épisode de l'histoire américaine générant une psychose anticommuniste et l'établissement d' une censure. Il a en effet existé pendant cette période une liste noire, sur laquelle figurait de nombreux artistes tels que Arthur Miller ou Charles Chaplin pour ne citer qu'eux. Mais Fahrenheit 451, en plus d'évoquer une certaine réalité, est aussi une oeuvre visionnaire. Ray Bradbury y évoque le développement de la télévision et de la radio, qui peu à peu vont devenir des phénomènes de masse. La société de loisirs et de consommation est en effet en plein essor dans les années 1950. (...)
[...] C'est une manière de rappeler que la société dans laquelle vit Montag a interdit le livre et a renoncé à l'écrit. Vient ensuite la séquence de l'autodafé, qui peut surprendre le spectateur n'ayant pas lu le livre. On s'attend en effet à ce que les pompiers aient le rôle qu'on leur connaît. Mais avec le montage alterné assez rapide, la musique et le coup de téléphone au jeune homme, on finit par se demander ce qui se passe. Pourquoi l'avertit-on ? [...]
[...] Après Jules et Jim, Truffaut voulait tourner Fahrenheit 451 en couleurs, et ne lésiner sur aucun moyen technique. Si le réalisateur a émis quelques réserves sur le résultat final, Ray Bradbury s'est dit pleinement satisfait du film. Voici ses propos : Comme c'est rare pour un écrivain de rentrer dans une salle de cinéma et de voir son propre roman adapté à l'écran aussi fidèlement et de façon si captivante. Truffaut m'a offert une nouvelle forme artistique de mon œuvre en préservant l'esprit de l'original. [...]
[...] clochards au dehors, bibliothèques en dedans ».(page 198). On peut s'interroger, comme le fait d'ailleurs Montag, sur l'utilité des hommes-livres Ils sont les garants du savoir de tous, la mémoire vivante de l'humanité, mais la diffusion de leur savoir est pour l'instant limitée. Le peuple en effet refuse de les écouter, de reconnaître son patrimoine culturel. Ce groupe de dissidents attend donc patiemment que les hommes soient prêt à écouter ce que les livres ont à leur dire. Granger affirme qu'avec la guerre, leur temps viendra peut-être. [...]
[...] Montag va donc comprendre que faire disparaître la censure et changer le système ne peut se faire seul, comme on va le voir avec les hommes livres Les hommes livres : Le livre à venir (Blanchot) dans la société de Montag ? A la fin du roman, Montag, traqué par les pompiers et les habitants, quitte la ville pour se réfugier à la campagne. En suivant les rails de chemin de fer inutilisés, il finit par rencontrer un petit groupe d'intellectuels dissidents, pour la plupart des professeurs, qui ont comme lui caché des livres chez eux. [...]
[...] Toutefois, cette rencontre est pour Montag le début d'une prise de conscience : par cette rencontre extérieure, Montag se recentre sur lui-même, et finit par s'interroger sur les questions laissées en suspens par Clarisse, sur son métier aussi. Mais en en réalité, Clarisse ne fait que révéler à Montag la vérité qu'il porte déjà en lui-même. Elle est une sorte de miroir. Page 30, on peut ainsi lire : Et quel miroir aussi, que ce visage féminin ! Impossible. Combien connaissait t-on de personnes capables de vous renvoyer votre propre lumière ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture