Émile Zola, Greminal, Montsou, lutte révolutionnaire, bourgeoisie, ouvriers, gouvernants, mineurs, Philippe Hennebeau, compagnie des mines de Montsou, Maheude
Émile Zola a multiplié les affirmations contradictoires sur le but qu'il assignait à son romain Germinal : tantôt c'est une œuvre prophétique qui prédit la révolution future, tantôt c'est un avertissement salutaire aux bourgeois pour qu'ils rétablissent la justice avant qu'il ne soit trop tard. Voici encore une affirmation : Germinal est une œuvre de pitié et non une œuvre de révolution. Elle soutient que le roman de Zola n'a pas pour but de pousser les travailleurs à la lutte pour l'instauration d'un ordre social plus juste, mais d'exciter la pitié des bourgeois et des gouvernants afin qu'ils améliorent les conditions de vie et de travail des ouvriers.
[...] Zola veut décourager dans son roman tous ceux qui seraient tentés de revendiquer la justice par la violence ?; il apparaît comme un pacifiste qui préfère la lente voie de la légalité à la sanglante révolution qui, selon lui, n'est qu'un massacre inutile ainsi la défaite des grévistes devant les gendarmes est là pour nous montrer qu'à la violence sera toujours opposée une violence plus forte ?; le sort d'Étienne leur leader vise a fait perdre toute illusion aux partisans de la violence : d'abord considéré comme un messie par les ouvriers, le héros de Germinal se trouve dans une solitude tragique ou il est hanté par les idées de suicide ou il considère une éventuelle prison comme un refuge ?; à la fin du roman, il sera lapidé par ceux-là mêmes dont il était le sauveur. C'est là, pense Zola, le sort réservé à tous ceux qui soulèvent les ouvriers contre les bourgeois. [...]
[...] Cette volonté de soulever la pitié, bien des faits en témoignent dans Germinal, s'occupant ainsi à une interprétation révolutionnaire de l'œuvre. La condition de travail des mineurs peut émouvoir jusqu'aux larmes des cœurs sensibles. Comment rester inébranlable devant ces souffrances atroces au fond d'une fosse ténébreuse et étouffante ?; profonde de plusieurs centaines de mètres ?? Dans cet enfer règne une chaleur intense. Elle provoque l'évanouissement de la pauvre Catherine dont les plaintes n'entraînent que les menaces de son mari Chaval ?; celui-ci en effet ne veut pas la voir interrompre le travail de brute sans lequel ils risquent de mourir de faim. [...]
[...] Ainsi la misère des travailleurs les pousse à la lutte et leur inspire l'espoir. Cette lutte ne suscite pas la pitié, mais l'admiration du secteur épris de justice ?; à la lecture de Germinal, nous nous sentons exaltés, envahis par des sentiments révolutionnaires qui sont dus au ton épique sur lequel Zola raconte la lutte des mineurs. Avec admiration, nous suivons les grévistes dans leur réunion au sein de la forêt de Vandam et dans leur marche terrible ?; nous sommes emportés par le même enthousiasme que lorsqu'ils décident de mourir plutôt que de céder à leurs patrons. [...]
[...] Voici encore une affirmation : « Germinal est une œuvre de pitié et non une œuvre de révolution ». Elle soutient que le roman de Zola n'a pas pour but de pousser les travailleurs à la lutte pour l'instauration d'un ordre social plus juste, mais d'exciter la pitié des bourgeois et des gouvernants afin qu'ils améliorent les conditions de vie et de travail des ouvriers. Appel à la pitié des heureux de ce monde pour les misérables ou appel aux exploités pour la lutte révolutionnaire, tel est le nœud de la question. [...]
[...] La dureté de leur condition de vie ne cède en rien à celle de leur condition de travail ?; mal logés et mal nourris ?; les mineurs de Montsou sont torturés par la faim et par les maladies ?; les fins de semaine sont attendues avec angoisse, car le dérisoire salaire hebdomadaire est épuisé en quelques jours. Et c'est cette situation qui jette dans la rue, ô spectacle pitoyable ? La pauvre Maheude et ses enfants qui vont demander aumône chez les riches Grégoire. [...]
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