Pour Denis Diderot, les idées sont d'abord données par l'expérience sensible et non la par la raison. La philosophie doit donc retrouver sa base corporelle. Au lieu de raisonner à partir de concepts allant de soi, la philosophie devrait prendre en compte la genèse matérielle de ces concepts. Les apports du sensualisme amènent Denis Diderot à montrer comment les aveugles et les sourds-muets ne peuvent avoir les mêmes idées, la même morale, la même métaphysique parce qu'ils n'ont pas les mêmes sensations. La philosophie devient quelque chose d'expérimental, la logique elle-même devient pulsionnelle. On pense avec tout son corps ! Nous sommes un instrument de musique qui réagit au contact du monde. La passion devient le fondement de l'humanité.
[...] Le paradoxe sur le comédien Au début, Denis Diderot prônait l'enthousiasme de l'acteur pour atteindre le naturel. Il prône désormais le sang-froid de l'acteur de génie qui calcule le meilleur moyen de produire l'émotion. Il s'aperçoit également que le théâtre est le comble de l'artifice. Les personnages même du théâtre ne sont pas naturels : ils sont plus grands que nature et parlent suivant un système codifié. Le discours théâtral est artificiel en lui-même, grotesque, démesuré. L'acteur, pour trouver son rôle, va construire un modèle idéal de la passion qu'il veut exprimer. [...]
[...] Le drame bourgeois Denis Diderot est apparu comme le chef de file d'un renouveau. Le drame bourgeois est lié à toute une réflexion globale sur le théâtre. Jean- Jacques Rousseau, dans une lettre à d'Alembert, écrit que le drame bourgeois est ennuyeux et que le comédien se contrefait pour de l'argent. Denis Diderot va s'en prendre à la tradition théâtrale de son temps qu'il trouve artificielle : qui parle encore en alexandrins Pour lui, un acteur doit être une sorte de prédicateur à rôle pédagogique, avec une fonction quasi-sacerdotale. [...]
[...] Conclusion Avec Denis Diderot, la philosophie change d'aspect. Tout ce que je peux faire, c'est exprimer le réel, mon rapport à la nature tel que je l'ai expérimentalement ressenti. Le philosophe est expérimenté par la nature, c'est elle qui agit sur lui. Il va pouvoir ressentir des choses qui seront inouïes comme pour l'écriture automatique. Cette créativité nous fait échapper à tout ce qu'on trouve dans les traités habituels et ça donne des ouvrages atypiques, comme La Lettre aux aveugles. [...]
[...] Il faut faire place à l'imagination : l'inconscient et la mémoire sensible. Denis Diderot en arrive à une libération de ce que la pensée a de rigide : On est rien sans imagination Il prend ici le contre-pied du rationalisme des Lumières. La théorie du modèle idéal apparaît en 1768. Pour frapper les spectateurs et rendre compte des rapports, l'artiste doit représenter un être idéal. Il présente une idée qu'il a d'une chose, d'une personne et cette idée de doit d'être très idéaliste. [...]
[...] Il fait sauter la barrière entre esthétique (sensation) et savoir (intellect). Cette réflexion sur l'art est inséparable de celle de l'activité philosophique. Denis Diderot utilise les concepts traditionnels : l'Art doit être une représentation efficace du réel. Le but à atteindre est l'imitation fidèle ou pathétique le tableau doit interpeller. Le critère de la réussite de cette imitation doit donner l'impression de s'y croire Le tableau est conçu comme un tout de signification : tout dans le tableau doit être signifiant et la moindre part du tableau doit exprimer le Tout car tout est dans la nature. [...]
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