Eurydice acte 3, 1951, Jean Anouilh, séparation, comique vaudevillesque, comique pathétique, théâtre, Orphée, monsieur Henri, didascalie, jalousie obsessionnelle, procédé analeptique dramatisé, commentaire de texte
Dans le style d'Anouilh on est confronté à une superposition de comique vaudevillesque. Au fur et à mesure qu'on avance dans la pièce le comique se raréfie avec un comique pathétique en fin de pièce. L'extrait que vous m'avez demandé d'étudier se situe au niveau de l'acte 3. Il décrit la séparation d'Orphée et d'Eurydice. Vous m'avez demandé de travailler sur la problématique : comment Anouilh réécrit-il le mythe de la séparation ? Afin de répondre à cette problématique il me semple pertinent d'évoquer en premier lieu la lutte puis le concept de théâtre dans le théâtre.
[...] « Il s'est retourné, il la regarde ». On est dans le paroxysme du drame d'Eurydice avec « ils sont l'un en face de l'autre maintenant ». La didascalie se termine par « séparer par un épouvantable silence » épouvantable est un mot fort qui soulève de la terreur propre à la tragédie. C. L'achèvement d'Orphée Orphée est dans une jalousie obsessionnelle ce qui va l'amener à harceler Eurydice. Il va malgré tout exiger des explications de manières avilissantes. En imaginant Eurydice dans les bras d'un autre il se fait du mal à lui-même « dans les bras de ce gros homme ». [...]
[...] En un seul extrait, le spectateur passe d'une émotion à l'autre avec d'abord la séparation puis un sentiment d'injustice vis-à-vis de l'acharnement d'Orphée puis un sentiment d'horreur quand on voit arriver Dulac puis une émotion attendrie avec le petit régisseur. Cet extrait est très représentatif de l'écriture d'Anouilh avec ce mélange des genres entre le tragique et le caricatural. Eurydice est face aux éléments de sa vie auxquels elle répond tel un bon petit soldat. C'est ainsi que la nommée Orphée dans l'acte 2 et c'est ce qu'elle va écrire dans sa lettre d'adieu. [...]
[...] Eurydice, acte 3 - Jean Anouilh (1951) : la séparation Le théâtre vient du grec theao qui signifie regarder. À l'origine le théâtre jouait un rôle culturel, en effet c'était un hommage au dieu Dyonisios. Au fil du temps il évolue. On a d'abord une stabilisation des pièces en un lieu sur une scène, car lors du passage des chars les spectateurs n'avaient pas le temps de tout voir. Puis il se divise en 2 branches la comédie et la tragédie et son rôle n'est plus essentiellement culturelle, il devient un miroir du monde (castigat ridendo mores), il est dénonciateur et veut faire changer les choses. [...]
[...] Vous m'avez demandé de travailler sur la problématique : comment Anouilh réécrit-il le mythe de la séparation ? Afin de répondre à cette problématique, il me semble pertinent d'évoquer en premier lieu la lutte puis le concept de théâtre dans le théâtre. I. La lutte A. Deux adversaires Au début de l'acte Orphée se montre impatient envers monsieur Henri puis dans ce passage il assaille de questions Eurydice. Il s'agit de deux adversaires qui vont lutter au nom du verbe vivre. [...]
[...] Devant l'aveu d'Eurydice, il l'a fait passer pour folle. Dulac a la personnalité de quelqu'un qui veut tout régir, qui manipule les êtres. C'est celui qui ne se remet jamais en cause. Ce qui est encore plus cruel pour Eurydice c'est qu'il lui parle de ce chantage comme d'une formalité « c'était devenu une formalité cette menace » il renvoie de plus cela à un plaisir « sans t'avouer ton plaisir ». Quant à son attitude avec le petit régisseur il est esclavagiste méprisant « Dulac explose en le voyant ». [...]
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