Eurydice acte 1 p. 17-20, Jean Anouilh, 1951, mère et fille, vaudeville grinçant, mythe d'Orphée, didascalies, modernisation d'un mythe, narcissisme, scène comique, théâtralité, scène proleptique, commentaire de texte
Dans le cadre de l'objet d'étude du théâtre, il est intéressant de se pencher sur Anouilh. Sa première pièce est un véritable échec, mais sa pièce L'Hermine prend et à partir de là, il décide de vivre de sa plume. Il va par la suite écrire de nombreuses œuvres très diversifiées (satyres, comédies, fresques, tragédies…) qu'il va catégoriser en différentes parties (pièces roses, brillantes, noires, grinçantes, secrètes, farceuses…). Dans toutes ses créations, la pièce qui a retenu notre attention est Eurydice. Cette pièce noire prend l'inspiration du mythe d'Orphée, un poète musicien, et d'Eurydice, qui meurt le jour de son mariage.
[...] Elle rajoute de plus « à ton âge j'étais plus jolie que toi » afin de vraiment insister sur ce décalage et sur cette supériorité. La mère ne se rend même pas compte de ce qu'elle est en train de dire à sa fille. Elle est alors mortifiante et inconsciente. Avec cette phrase, Anouilh cherche à choquer. La mère confidente qui essaye d'abord de parler à sa fille de ses histoires d'amour en lui posant des questions sur sa vie « comment se fait-il que tu ne sois pas avec Mathias ? », « allons dis-moi qu'est-ce qu'il t'a fait ? ». Elle fait la commère et veut tout savoir. [...]
[...] Ce ne doit pas être une grande comédienne pour revendiquer à ce point-là sa carrière et son statut. Elle est très méprisante pour tout ce qui n'ont pas les grands rôles on le voit quand elle évoque « ce petit régisseur » hors un vrai comédien ce n'est pas cela, il est prêt à mettre les mains dans le cambouis et il sait que tout le monde est sur le même plan. La preuve en ait « comment veux-tu te donner le soir » si elle n'a pas son succès elle ne peut pas performer. [...]
[...] 17-20 – Jean Anouilh (1951) : mère et fille, un vaudeville grinçant Le théâtre vient du grec theao qui signifie regarder. À l'origine le théâtre jouait un rôle culturel, en effet c'était un hommage au dieu Dyonisios. Au fil du temps il évolue. On a d'abord une stabilisation des pièces en un lieu sur une scène, car lors du passage des chars les spectateurs n'avaient pas le temps de tout voir. Puis il se divise en 2 branches la comédie et la tragédie et son rôle n'est plus essentiellement culturelle, il devient un miroir du monde (castigat ridendo mores), il est dénonciateur et veut faire changer les choses. [...]
[...] Eurydice C'est la première fois qu'Eurydice apparait dans la pièce. Eurydice est un personnage titre, mais elle est discrète. Elle parle très peu. Son silence est extrêmement chargé de tout le poids de ses sentiments, il en dit long et annonce le personnage qu'elle est. Il vient s'opposer aux paroles de sa mère qui parle beaucoup pour ne rien dire. Dans ses répliques courtes, elle supplie sa mère de ne pas s'occuper de ses affaires et elle évite tant bien que mal toutes ses questions. [...]
[...] Bien que ce soit un passage comique, le rire qu'il dégage n'est pas le bon gros rire du samedi soir. Conclusion Cette scène est une scène proleptique elle annonce ce qui va se passer dans le reste de la pièce. Anouilh y marque la différence entre un monde adulte basé sur quelque chose de matériel et une jeunesse pure inexpérimentée. Ce passage prend tout son intérêt, car Eurydice fait son apparition pour la première fois que sans rien dire elle donne déjà une vraie consistance sur le plateau. [...]
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