Commentaire entièrement rédigé sur la scène qui oppose Electre et le vieillard (les stychomythies) dans la pièce d'Euripide.
[...] Ce dramaturge semble en effet jouer sur l'alliance des contrastes, pour faire s'interroger son public. La scène du retour d'Oreste est très connue, et la mettre de nouveau en scène, impose à l'auteur de faire preuve d'originalité. Cette innovation, si elle permet tout d'abord de présenter Electre comme un être qui n'est pas prêt à s'emporter trop facilement à l'annonce d'une nouvelle tant attendue (c'est à dire une caractérisation dite psychologique du personnage), elle est aussi un moyen pour l'auteur, de rendre le public actif, puisque celui s'interroge sur une scène antérieure à laquelle il a assisté et qu'il n'avait peut-être pas remise en cause, du point de vue de la logique. [...]
[...] En quoi l'attitude d'Electre, dans cette scène qui semble apparaître comme une "pointe de moquerie", est-elle aussi un jeu de style très caractéristique d'Euripide? En quoi l'intervention du Vieillard dans le dispositif de la vengeance des Atrides introduit-elle une forme de dialogue nouvelle dans la tragédie, et semble-t-elle rendre la scène à la fois plus pittoresque et plus réaliste? Et enfin, dans quelle mesure Euripide inscrit-il explicitement le mythe d'Electre dans une réflexion critique des arcanes de la tragédie? "En écoutant Euripide, on apprenait à parler et il s'est vanté, dans sa rivalité avec Eschyle, que le peuple, grâce à lui, ait appris à observer, à négocier, et à tirer les conséquences dans toutes les règles de l'art, en usant des sophismes des plus subtils" (Nietzsche, Naissance de la tragédie) La confrontation entre le Vieillard et Electre sur le possible retour d'Oreste, est une scène qui joue beaucoup sur le caractère dubitatif d'Electre, qui se refuse à croire au retour du frère tant espéré. [...]
[...] Chauchard-Prayer( éclaire le prétexte que propose la jeune femme pour provoquer la venue de sa mère: Il s'agit d'un rituel de reconnaissance, dont Electre se dit ignorante:"o∞ gàr 1125). Ces deux rituels transfèrent l'action en dehors de la cité. Ce choix du dramaturge permet une variété de décors et développe aussi des doubles sens., comme on peut le voir au vers 1120 "Froneî még' gàr toî$ vaíei dìmoi$". Les imprécations aux dieux constituent aussi un topos. Euripide semble d'ailleurs dénaturer le modèle initial: celui-ci est, en effet, généralement associé à un développement du pathos et à de longues tirades lyriques (cf. [...]
[...] Si l'on met en parallèle l'argumentation entre Electre et le Vieillard et le rituel de l'appel aux dieux, on remarque bien qu'ils n'ont pas le même statut. Dans le premier, ils sont des personnages qui manifestent leur opinion (même s'il s'agit d'un jeu subtil d'éloquence). Dans le second, les individus ont perdus leur consistance personnelle au profit d'une scène rigoureusement visuelle et très pittoresque. La régularité dans la distribution des répliques et la cohérence syntaxique de leurs discours les éloignent de leur objectif. [...]
[...] Il est interdit d'accoucher dans les sanctuaires car le sang est impur. Il est nécessaire de se purifier après l'accouchement : aspersion d'eau lustrale, combustion d'encens et de soufre, sacrifices aux dieux, et parfois bains de mer et sacrifice d'un porcelet. Le ou le jour ont lieu les Amphidromies (courses circulaires) : le père, s'il l'accepte, prend le nouveau-né dans ses bras et le promène autour du foyer central ; il le dépose ensuite sur le sol et ainsi le reconnaît. [...]
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