Etude stylistique des procédés narratifs dominants à la fin du premier chapitre de la première partie et comparaison de l'attitude de Meursault par rapport à la fin du roman.
Cet extrait de L'Étranger se situe au début du roman, à la fin du premier chapitre de la première partie, au moment où Meursault, le personnage-narrateur, assiste à l'enterrement de sa mère. C'est dire l'importance de ce passage puisque, d'une part, tout le récit est motivé par le décès de la mère du personnage principal et, d'autre part, celui-ci sera condamné à mort pour l'apparente insensibilité dont il aura fait preuve ce jour-là. Ainsi voit-on déjà se dessiner la problématique qui se pose à l'auteur : comment, concrètement, faire apparaître le sentiment d'absurdité dans une œuvre de fiction ? On peut alors penser que la réponse de Camus fut d'abord d'opérer un choix parmi divers procédés narratifs, puis de montrer l'évolution psychologique du personnage principal par l'attitude qu'il adopte face au monde qui l'entoure.
[...] Les procédés narratifs et leur complexité 1. Les marques de l'énonciation Le dispositif énonciatif est organisé par l'énonciation discursive : apparaissent le déictique (dix fois) et ses variantes allomorphiques comme me me semblait parfois présent sous sa forme élidée : "Elle m'a dit ainsi que le déterminant du nom déictique de la première personne à la fin du texte joie"). Est employé également le pronom personnel on à valeur plural on eût dit et le déictique nous, qui inclut le narrateur dans un groupe, à l'opposé de Pérez désigné par le pronom il (situation originale dans le roman puisque le narrateur, l'étranger, est en général seul face aux autres, face à l'ensemble des composantes de la société). [...]
[...] Etude stylistique d'un extrait de l'Étranger (A.Camus) Présentation (De "Il me semblait que le convoi marchait un peu plus vite" à "pendant douze heures", premier chapitre de la première partie) Sujet: Étudiez cet extrait en mettant en exergue les procédés narratifs dominants et leur complexité. Analysez l'attitude de Meursault par rapport à la seconde partie du roman. Introduction Cet extrait de L'Étranger se situe au début du roman, à la fin du premier chapitre de la première partie, au moment où Meursault, le personnage- narrateur, assiste à l'enterrement de sa mère. [...]
[...] Le texte prendrait alors des allures de confessions. Les procédés narratifs mis en œuvre et les problèmes qu'ils posent, notamment la tension permanente entre objectivité et subjectivité, contribuent à dégager le sentiment d'absurdité, sentiment à la fois révélé et mis en contraste par l'évolution psychologique du personnage-narrateur entre cet extrait et la seconde partie du roman. II. Attitude de Meursault par rapport à la seconde partie du roman 1. L'énonciation Dans la seconde partie du roman, l'histoire est toujours racontée par le même narrateur homodiégétique et la perspective passe toujours par le même personnage. [...]
[...] De plus, par un réseau de métaphores, Meursault a tendance à personnifier la nature : "campagne lumineuse gorgée de soleil", "la terre couleur de sang" (on peut noter ici l'effet agressif de la nature sur le narrateur), "la chair blanche des racines", "le nid de lumières d'Alger" La "terre couleur de sang" et la description en cadence majeure des larmes qui coulent sur le visage de Pérez ("Elles s'étalaient, se rejoignaient et formaient un vernis d'eau sur ce visage détruit") dévoileraient alors chez Meursault un sentiment caché de culpabilité, appuyé par le désignateur affectueux de "maman". Conclusion Ainsi cet extrait, par les procédés narratifs mis en œuvre et les choix stylistiques, illustre parfaitement le sentiment d'absurdité et la révolte qui en découle. Il n'empêche que la complexité des choix opérés dans la narration et dans la mise en texte alimente l'énigmaticité de l'œuvre, à tel point que les interprétations ne cessent d'affluer depuis la parution du roman. C'est peut-être là que résiderait la plus belle preuve du génie de l'écrivain. [...]
[...] Le type de phrase n'est également plus le même. À la fin du roman, au type assertif vient s'ajouter le type interrogatif. Les questions fusent et ont différentes valeurs modales : les questions monologiques à valeur délibérative ("Comprenait-il, comprenait-il donc ? dénotent une marque de raisonnement de la part du narrateur et donc l'éveil de sa conscience. Puis Meursault s'adresse au narrataire par des questions dialogiques, soit en lui demandant confirmation (avec insertion de n'est-ce pas: "Il avait l'air si certain, n'est-ce pas", question non dénuée d'ironie), soit par une série de questions oratoires (utiles pour convaincre un auditoire) qui appellent implicitement une réponse négative de la part du narrataire: "Qu'importait que Raymond fût mon copain autant que Céleste qui valait mieux que lui? [...]
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