On peut distinguer 3 parties dans ce texte, dont nous ferons l'étude linéaire. La première partie nous fait suivre le regard de Jacob sur Monsieur de Fécour, qui l'ignore de façon humiliante. Dans la seconde partie du texte, Jacob porte son regard sur la compagnie qui se trouve dans le cabinet de Monsieur de Fécour, et qui elle aussi humilie Jacob. Enfin, Jacob nous fait part dans la troisième partie de sa vision a posteriori sur cet épisode qui l'a marqué et nous en livre le dénouement
[...] Elle évoque la grandeur comme nous l'avons vu, mais il s'en dégage surtout un air méprisant, supérieur, fier et hautain nous dit Jacob. Monsieur De Fécour semble attacher une importance particulière à donner l'apparence d'un homme à qui l'on doit le respect, un homme dont la prestance suffit à humilier. Jacob est frappé par cet aspect, au point d'en avoir tiré une réflexion générale sur l'orgueil des hommes, que le Jacob narrateur prend la peine de nous livrer. Selon lui, notre apparence physique reflète notre propre orgueil, et l'on peut connaître l'opinion d'un homme sur lui-même rien qu'en le regardant. [...]
[...] Enfin, derrière la critique sociale et morale faite par Jacob, on voit apparaître le regard de Marivaux sur la société de son temps. Sans remettre véritablement en cause la hiérarchie sociale établie, Marivaux en dénonce toutefois les inégalités et n'hésite pas à remettre en cause certains comportements de la haute société. Un tel regard ne peut que sembler juste, dans une période où la fin de l'absolutisme de Louis XIV et la remise en cause de nombreuses croyances entraînent une modification profonde des rapports sociaux. [...]
[...] Un épisode doublement annonciateur Introduction L'extrait que nous allons étudier se situe dans le dernier tiers de la quatrième partie du Paysan parvenu, publié en 1734 par Marivaux. A cet endroit du roman, le personnage principal, Jacob, a déjà franchi plusieurs étapes dans son ascension sociale puisqu'il a épousé une riche bourgeoise en la personne de Mademoiselle Haberd et s'est autoproclamé Monsieur de la Vallée. Son ambition ne s'arrête pas là, et ses aventures presque illégitimes lui ont donné l'occasion d'obtenir une lettre de recommandation de la part de Madame de Fécour, par l'intermédiaire bienveillant de Madame de Ferval. [...]
[...] Jacob cherche à montrer sa capacité de résistance en invitant le lecteur à s'imaginer à sa place. Il mentionne ensuite le 3e homme de la compagnie : il fixait les yeux sur moi comme sur un meuble ou sur une muraille Il y a ici une nouvelle déshumanisation de Jacob, mais les murs en général sont utilisés pour la protection et la résistance. La muraille spécifiquement est construite dans le seul but de résister à l'ennemi parce qu'elle est forte, puissante et solide. [...]
[...] Cette importance est également renforcée par une focalisation graduelle sur Monsieur De Fécour. Jacob mentionne d'abord sa demeure, puis nous rapporte l'enchaînement de plusieurs cours qui évoque d'une certaine manière un entonnoir conduisant jusqu'au cabinet où Monsieur De Fécour apparaît enfin, entouré de sa compagnie. Cette focalisation est émaillée de termes évoquant la grandeur, assez grandes affaires, extrêmement connu, plusieurs cours, grand cabinet, assez nombreuse compagnie ce qui se retrouvent dans la physionomie de Monsieur De Fécour, que Jacob décrit comme un assez grand homme. [...]
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