Pétrarque assimile Laure à une Bête inoffensive pourchassée par deux lévriers. Dans la première strophe Pétrarque évoque la noble condition de Laure à travers les deux lévriers, symbole de la noblesse, puisque Laure serait Laure de Sade, épouse de Hugues II de Sade, issu d'une des plus anciennes et des plus illustres familles marchandes de la ville d'Avignon. Cette vision n'est pas sans rappeler le mythe de la Pléiade Taygète qui a été transformée en biche par Artémis pour la soustraire aux avances de Zeus, ici à son équivalent romain, Jupiter. Selon le mythe, cette biche était pourchassée, non pas par deux lévriers, mais par Héraclès qui était chargé dans ses travaux de capturer la biche pour Eurysthée. Selon Euripide, Héraclès l'aurait tué et consacré les bois d'or de la biche dans le temple d'Artémis, à l'instar de Pétrarque qui consacre Laure. De plus, les bois d'or ne sont pas sans rappeler la chevelure d'or de Laure si souvent évoquée. A travers la biche, Pétrarque loue la beauté de Laure. Par ailleurs, dans la symbolique Mongols, la biche est l'élément essentiel entre le ciel et la terre ce qui fait écho à la strophe suivante où la barque constitue un élément essentiel entre la terre et la mer.
On observe également dans cette strophe, une division en deux parties : in vita/in morte.
[...] Strophe 3 et 4:
Le chao du naufrage laisse place au « frais bosquet » et à l'harmonie de la nature. Un bosquet qui symbolise la perfection de par son assimilation au « paradis » et qui rappelle le fameux Jardin des Hespérides, un jardin d'immortalité où règnent les Dieux, immortalité rendue possible par l'ambroisie qui jaillit de la fontaine qui le compose. Ce jardin, d'une grande perfection, était gardé par une sorte de serpent et par les Hespérides, nymphes du couchant et filles d'Atlas, qui avaient pour tâche de veiller sur les fameuses pommes d'or, qu'Héraclès parviendra à emporter. On notera que « les sacrés rameaux d'un Laurier tout jeune et candide qui semblait être un des arbres du paradis » fait largement référence au pommier sacré du Jardin des Hespérides, un arbre qui est le symbole du cosmos vivant, l'image de la vie dans sa totalité, et qui représente donc Laure vivante. En tant que symbole alchimique, cet arbre incarne le pouvoir de l'imagination créatrice et fait donc référence au rôle de Muse conféré à Laure, une Muse associée aux Nymphes dans la strophe 4 (...)
[...] Cette vision n'est pas sans rappeler le mythe de la Pléiade Taygète qui a été transformée en biche par Artémis pour la soustraire aux avances de Zeus, ici à son équivalent romain, Jupiter. Selon le mythe, cette biche était pourchassée, non pas par deux lévriers, mais par Héraclès qui était chargé dans ses travaux de capturer la biche pour Eurysthée. Selon Euripide, Héraclès l'aurait tué et consacré les bois d'or de la biche dans le temple d'Artémis, à l'instar de Pétrarque qui consacre Laure. De plus, les bois d'or ne sont pas sans rappeler la chevelure d'or de Laure si souvent évoquée. [...]
[...] Le naufrage de la barque n'est autre que Laure frappée par la mort. Les éléments qui composent la barque renvoient termes à termes aux beautés et aux vertus de l'aimée : on a affaire à un traitement symbolique plus que métaphorique, tant il est vrai que les cordages et la voile, par exemple, ne deviennent des emblèmes de la chevelure que par les sèmes soie et or De plus, on retrouve la même soudaineté de la mort : memento mori Puis soudain Il ne fallut qu'un instant qu'un étroit espace pour engloutir : Fait référence à la fosse où gît Laure, sa tombe ( La référence à la pierre tombale est présente dans les deux premières strophes et symbolise la poésie d'amour de Pétrarque. [...]
[...] Ainsi, malgré une mort physique, l'esprit de Laure erre à travers Pétrarque et son œuvre. De plus, cette vision fantomatique fait également référence à l'amour de Pétrarque, en effet, l'amour qu'il écrit ne fait pas référence au réel, c'est un amour indéfectible qui se nourrit des fibres les plus profondes de l'esprit, un amour vampire, irréel et masochiste, qui colle à l'âme et qui est la douleur même. Par ailleurs, l'immortalité de Laure est une fois de plus évoquée à travers le terme Amour qui fait référence au Dieu grec Eros qui symbolise, en plus de la beauté, l'immortalité. [...]
[...] De plus, ces nymphes étaient réputées pour leur beauté et pour leurs chants ce qui fait écho au vers les Nymphes et les Muses y venaient unir leurs chants aux harmonies de la nature. Dans cette 3ème strophe, Pétrarque décrit donc, par analogie, ce fameux Jardin des Hespérides qui n'est pas sans rappeler la perfection et la beauté de Laure qu'il loue sans cesse car pour Pétrarque la beauté de Laure est inséparable de la nature au sein de laquelle on vit et c'est au sein de cette nature même que Pétrarque retrouve Laure, par le Laurier. [...]
[...] Par le biais de la fontaine, on retrouve une autre allusion à l'immortalité. En effet, selon la tradition orphique, deux fontaines étaient situées à l'entrée de l'Enfer l'une symbolisant l'immortalité et la béatitude éternelle et l'autre l'oubli. L'immortalité confère une fois de plus à Laure et à l'écriture de Pétrarque, et la béatitude éternelle à l'éternité choisit par Pétrarque. Cependant, la symbolique de la deuxième fontaine pourrait être conférée à Pétrarque qui vit dans l'ombre de Laure et s'oubli, noyé dans l'âme de l'aimée. [...]
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