Etes vous d'accord avec l'affirmation de Arthaud : " Pour moi, nul n'a le droit de se dire auteur , c'est à dire créateur que cela à qui revient le maniement direct de la scène"
[...] Conclusion Ainsi, la question de la création au théâtre diffère du reste de la littérature en cela que le texte théâtral a vocation à être joué. C'est dans cette perspective que les propos d'Artaud s'expliquent : le théâtre constitue un art de co-création qui dépasse la seule production du texte et s'étend aux interventions propres à l'art du spectacle : mise en scène et le jeu d'interprétation des rôles. [...]
[...] En réalité, cette situation de co-création tient à la dimension duale du théâtre : entre littérature et art du spectacle A. Le théâtre opère une distinction entre texte lu et texte vu Mais ce statut de co-création propre au théâtre ne met pas pour autant l'écrivain et les métiers de la scène sur le même plan. Le premier opère un travail de création tandis que les seconds envisage la création du point de vue de l'interprétation, c'est-à-dire de la re-création. [...]
[...] De ce fait, l'auteur était, au sens plein, celui qui écrivait avait le texte, et les interprétations éventuelles de l'écrit relevaient de l'anecdotique et du passager. L'auteur, responsable du texte au sens étymologique Au sens étymologique, l'auctor désigne celui qui fait « croître » le texte. En latin chrétien, « auctor » a longtemps désigné Dieu, c'est-à-dire l'auteur de la Création au sens originel du mot. Mais cette racine latine a également donné le mot « autorité » : l'auteur est celui qui endosse la responsabilité du texte. [...]
[...] Or il apparaît à l'inverse que la création théâtrale ne constitue que la première étape littéraire de la création. C'est la raison pour laquelle des pièces tragiques ou comiques peuvent être rejouées à des époques différentes tout en offrant une lecture différente à leurs contemporains. En cela, les métiers de la scène constituent une façon d'actualiser le sens d'un texte et d'exprimer ainsi son universalité. Mais si ce phénomène est particulièrement présent au théâtre, il existe en réalité déjà en partie dans la lecture : le lecteur dispose d'une marge d'interprétation vis-à-vis du texte qu'il lit, car celui-ci ne fixe pas un sens définitif et obligatoire. [...]
[...] Ainsi, l'atour partage son rôle de créateur avec C'est ce qui pousse Artaud à dire en 1938 dans Le théâtre et son double que selon lui, « nul n'a le droit de se dire auteur, c'est à dire créateur, que cela à qui revient le maniement direct de la scène ». Cette conception du théâtre permet d'attirer l'attention sur le rôle central de la mise en scène et de celui du jeu des acteurs. Autrement dit, Artaud affirme que la part d'invention se situe bien plus du côté de la scène que de l'écriture, à qui l'on réserve spontanément, même au théâtre, la responsabilité de la création. [...]
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