Place des dieux, poésie grecque, Antiquité, production lyrique, accomplissement philosophique, mythologie grecque, Homère, aporie, élégie, satire, moralité, Ghislaine Jay-Robert, Platon, immortalité, transcendance, miroir terrestre
Dans la poésie, le poète est égal à Dieu. Cette puissance artistique prouve que les Dieux ne sont en aucun cas nécessaires lors de la production lyrique puisque matériellement, leur absence ne dégrade pas la puissance des poèmes. Pourtant, les poètes de l'Antiquité - ce temps où les dieux étaient au centre du langage poétique - et les poètes d'aujourd'hui sont les mêmes : maître de l'allégorie, le poète est celui qui parle du réel par l'image, le symbole, en jouant avec les mots. Par ailleurs, les plus grands poèmes de ces derniers siècles s'inspirent directement des poètes antiques qui associaient poésie et religieux, comme "Demain dès l'aube" de Victor Hugo (Les Contemplations - 1856 ; ici la mort dans la tragédie grecque) ou "Quand vous serez bien vieille" de Ronsard (Sonnets pour Hélène - 1578 ; ici le "carpe diem" d'Horace).
[...] Celles dont nous avons actuellement connaissance correspondent aux pièces de théâtre gagnantes autorisées à être rejouées (donc réécrites) dès le IVe siècle. De plus, ces évènements religieux avaient pour utilité de garder vivante la culture mythologique. Le devoir du poète était aussi de parler de l'identité grecque, de transmettre la culture, de faire connaître l'histoire et l'origine supposée du monde. En effet, les mythes parlent en partie de théogonie et racontent les récits fabuleux des héros ayant fait la gloire de la Grèce. [...]
[...] L'accomplissement philosophique que provoquait l'alliance poésie et divinités Troisièmement, la proximité entre les poètes et les Dieux destinaient les poètes à toujours se rapprocher des Dieux pour s'en éloigner. En effet, Platon, dans le second discours de Socrate dans Phèdre, révèle la relation entre les Dieux et les hommes. Il explique en 5 points les raisons pour lesquelles le poète a besoin des Dieux. L'un de ces points nous rappelle que les Dieux et les hommes sont foncièrement éloignés entre eux. [...]
[...] Quant à la foule des soldats, je ne saurais la dire, ni les nommer tous, même si j'avais dix langues et dix bouches, une voix infrangible et des poumons de bronze, à moins que les Muses olympiennes, filles de Zeus porte-égide, ne me rappellent tous ceux qui vinrent sous Ilion. Mais les commandants des vaisseaux et le nombre total de ces vaisseaux, je les dirai. » Cet extrait démontre que la connaissance du poète est limitée en connaissances puisque celles-ci appartiennent aux Dieux. Autrement dit, sans les Dieux, les poètes n'avaient rien à dire ou à écrire. [...]
[...] Il est connu que les Grecs rendaient plusieurs hommages aux divinités grecques de manière ponctuelle lors d'événements religieux purement culturels, communautaires, voire politiques. Quelle était alors la place des Dieux dans la poésie grecque ? Quels rapports avaient les dieux et les poètes de l'ère archaïque de la littérature ? Aussi, si la création poétique, en soi, est indépendante de tout dogme, quel genre de mission le poète portait-il sur son dos au point de fidèlement (ou désespérément) cultiver une poétique mystique (au sens propre) ? [...]
[...] Comme l'écrivait Germaine de Staël dans De l'Allemagne (1810) : « La poésie doit être le miroir terrestre de la Divinité, et réfléchir, par les couleurs, les sons et les rythmes, toutes les beautés de l'univers. ». Finalement, pour toute poésie, on ne peut pas vraiment comprendre ce que dit le poète si l'on ne s'attarde que sur le tangible. [...]
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