C'est ainsi, qu'à travers notre discussion, nous essayerons de démontrer quels sont les multiples visages de cette sagesse qui définit Montaigne et qui se reflète dans les Essais. Nous montrerons qu'il s'agit d'une sagesse fragmentaire, ce qui nous permet d'affirmer que la sagesse seule permet de définir Montaigne (...)
[...] Par conséquent, il faut privilégier et forger sa propre opinion des choses par l'expérience. Il faut vivre pour agir, et se laisser guider par l'expérience. Pour se forger une opinion il faut agir, expérimenter et pour cela il faut vivre et jouir de la vie. Ainsi, le scepticisme de Montaigne s'accompagne d'un certain épicurisme puisque rien n'est éternel, il faut profiter de la vie pleinement, d'un bonheur même éphémère. Montaigne jouit de son être et selon lui, le bonheur est à la portée de l'homme, il sait de quoi il parle puisqu'il en fait l'expérience avec son œuvre les Essais. [...]
[...] Montaigne demande à la sagesse d'affronter la mort en face, Montaigne arrive à dompter la mort, à l'apprivoiser. Le seul moyen de l'apprivoiser est, à l'instar des paysans de ne pas y prêter attention, de ne pas s'imaginer quand on va mourir, de ne pas y penser, de ne pas en avoir peur. Ce qui nous empêche de jouir de la vie et de tendre vers un bonheur c'est de penser à la mort continuellement, à quand nous allons mourir. [...]
[...] En somme pour Montaigne mais aussi pour les humanistes dans leur majorité (notamment Rabelais), celui qui suit sa nature et la mère nature s'achemine vers la sagesse et le bonheur. On se souvient des mots dans Gargantua : fais ce que tu voudras qui avait pour sens de laisser libre à l'homme sa nature profonde pour qu'il atteigne le bonheur. Le bonheur c'est rester soi-même, et pour rester soi-même il faut avoir pour guide la nature, ce doux guide comme dit Montaigne. [...]
[...] Montaigne malade se sent davantage heureux de vivre. Montaigne suit un art de vivre en obéissant intégralement à la nature. C'est elle qui règne universellement et c'est ainsi que nous devons nous soumettre à sa volonté et s'y abandonner, il faut selon Montaigne se laisser aller et porter par elle : nous ne saurions faillir à suivre nature ( ) je me laisse aller comme je suis venu Obéir à la nature est pour Montaigne constitutif de sa sagesse. Mais la sagesse de Montaigne est une sagesse fragmentée, qui recouvre d'autres aspects tout aussi importants les uns que les autres. [...]
[...] De surcroît, seule la modération permet le bonheur, il ne faut pas succomber à la tentation, il faut savoir résister, savoir se modérer et rester soi-même. Il faut savoir se mettre en recul face à nos désirs, y porter un certain jugement critique (seul notre propre jugement compte, non celui des autres) avant de s'y adonner (notamment pour les passions, il faut savoir être raisonnable, idée que reprendra plus tard Descartes dans son Traité des passions). Selon Montaigne, il faut savoir modérer une vertu pour ne pas qu'elle se transforme en vice. [...]
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