Le mythe tristanien possède, dès ses premières versions, un caractère hautement subversif. La légende nous présente en effet deux héros qui ne correspondent pas à l'exemplarité des canons de la littérature courtoise de l'époque.
La scène de l'escondit, où Iseut doit prêter le serment de son innocence, est relatée par la saga norroise et par la version « commune » de Béroul (vers 1180). L'auteur normand reprend un motif universel que l'on a retrouvé dans la littérature indienne, norvégienne, dans des contes roumains et allemands. On peut le résumer ainsi : une femme est accusée d'avoir des relations coupables avec un homme. Son amant prend l'aspect d'un mendiant ou d'un fou. La femme le touche et déclare sous serment n'avoir jamais été touchée que par son mari et par le mendiant.
Béroul, confrontant Iseut à la société par l'épreuve de la justification, soulève dans cet épisode une question qui s'avère centrale dans son récit : la question du conflit entre les amants et l'ordre social. La couleur subversive qui domine son roman se retrouve dans cette scène particulièrement équivoque.
Il s'agira donc d'étudier en quoi cet épisode met en scène de manière symbolique la confrontation des amants à l'ordre social.
Cet épisode revêt tout d'abord un caractère extrêmement solennel. Il est le lieu d'un renversement de l'action puisque la légitimité de la reine y est rétablie. Mais malgré le succès de l'escondit d'Iseut, le caractère équivoque de son discours pose au lecteur de nombreux problèmes d'interprétation.
[...] Son amant prend l'aspect d'un mendiant ou d'un fou. La femme le touche et déclare sous serment n'avoir jamais été touchée que par son mari et par le mendiant. Béroul, confrontant Iseut à la société par l'épreuve de la justification, soulève dans cet épisode une question qui s'avère centrale dans son récit : la question du conflit entre les amants et l'ordre social. La couleur subversive qui domine son roman se retrouve dans cette scène particulièrement équivoque. Il s'agira donc d'étudier en quoi cet épisode met en scène de manière symbolique la confrontation des amants à l'ordre social. [...]
[...] L'Escondit d'Iseult, Béroul, Tristan et Iseult, v.4139-4239 Sommaire Introduction 1. Une scène solennelle I - Une scène attendue. II - Le cérémonial judiciaire III- Arthur comme figure d'autorité Le rétablissement de la légitimité d'Iseut I - Le soutien du roi Arthur. II - Le discrédit jeté sur Marc. III - Un retour à la liberté et à la légitimité Un serment équivoque I - L'habileté verbale d'Iseut. II - L'ambiguïté morale du serment. III Une réflexion sur la parole Conclusion Bibliographie Introduction Le mythe tristanien possède, dès ses premières versions, un caractère hautement subversif. [...]
[...] A travers les péripéties d'une liaison adultère, Béroul met en scène dans son roman les étapes de la lutte menée par les barons pour atteindre l'autorité royale et remettre en question sa cohésion. L'histoire d'amour acquiert donc une portée politique, et Béroul semble être moins critique envers la faute amoureuse qu'envers la faiblesse politique. III - Un retour à la liberté et à la légitimité Iseut accepte ici le risque de prêter serment. C'est elle qui, mille vers auparavant, avait accepté de se soumettre aux exigences des barons (v.3244-3256). [...]
[...] Arthur, symbole d'une royauté stable et d'une justice éclairée, devient la garantie suprême de la véracité des propos de la reine. Il réintroduit dans une situation anti-courtoise les règles la courtoisie, et sera ainsi un des éléments favorisant le rétablissement de la légitimité d'Iseut Le rétablissement de la légitimité d'Iseut La première partie du roman était animée par une dynamique de déchéance : dégradation du pouvoir royal soumis à l'autorité des losengiers, dégradation des deux amants contraints à vivre dans la forêt, dégradation de l'amour provoqué par la contrainte magique. [...]
[...] Arthur apparaît non seulement comme un roi idéal, mais aussi comme un modèle de courtoisie. Cette intervention du roi Arthur est un motif récurrent de la littérature médiévale : il rétablit l'ordre et offre son aide aux amants en détresse, toujours dans une perspective courtoise. L'introduction de ce personnage emblématique des valeurs courtoises pose question, car il est en décalage avec l'univers anti-courtois du récit. Plusieurs explications peuvent être proposées. Le roi Arthur est peut-être le garant symbolique de la droiture des amants. [...]
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