L'écriture de soi est un genre littéraire qui s'est fortement développé au XVIème siècle, notamment grâce aux Essais de Montaigne, mais c'est au XVIIIème siècle, avec les Confessions, de Rousseau, que l'autobiographie est littéralement apparue en France.
La signification de ce mot vient de son étymologie : auto signifie « soi-même », bio signifie « vie » et graphein signifie « écrire ». L'autobiographie est donc le récit de l'auteur de sa propre vie.
La question qui se pose alors est en quoi ce genre peut être intéressant, à la fois pour le lecteur et pour l'auteur, les avis étant très partagés sur la question. Pascal a dit d'ailleurs «Le sot projet qu'a eu Montaigne de se peindre », et de même, Voltaire a dit « Le charmant projet qu'a eu Montaigne de se peindre naïvement ». Dans un premier temps, nous en verrons donc les enjeux, et dans un second les difficultés
[...] Pascal a dit d'ailleurs sot projet qu'a eu Montaigne de se peindre et de même, Voltaire a dit Le charmant projet qu'a eu Montaigne de se peindre naïvement Dans un premier temps, nous en verrons donc les enjeux, et dans un second les difficultés. L'enjeu principal de l'auteur est de se justifier. François Mauriac l'exprime clairement dans Commencements d'une vie, en disant que il ne faut pas non plus faire grief à un auteur de ce que ses mémoires sont, le plus souvent, une justification de sa vie L'auteur veut expliquer certains faits de sa vie, et cela dans le but d'être pardonné de ses fautes. [...]
[...] C'est ce qu'a tenté de faire Stendhal dans Vie d'Henry Brulard : on pourrait écrire, il est vrai, en se servant de la troisième personne : il dit, il fit. Mais, à ce moment-là, comme il l'écrit, comment rendre compte des mouvements intérieurs de l'âme? Cependant, même si ce système peut paraître égocentrique, ou égotiste comme il le dit, il est tout de même nécessaire d'employer cette personne pour rendre compte de soi-même. Enfin, pour véritablement comprendre la démarche de l'auteur, il est nécessaire que le lecteur sache à qui l'oeuvre est adressée. Il doit comprendre dans quel but l'auteur l'a écrite pour le cerner complètement. [...]
[...] On peut connaître l'avis des écrivains sur le devenir de la nation, comment ils percevaient le futur, qui est aujourd'hui notre présent, comme c'est le cas de Chateaubriand, dans Mémoires d'outre-tombe. Cependant, l'écriture de soi engendre tout de même un certain nombre de difficultés. La première d'entre elles est qu'il est impossible matériellement de rendre compte de toute une vie dans une oeuvre littéraire, cela serait beaucoup trop long, et même inutile. En effet, tous les évènements ne valent pas la peine d'être racontés. [...]
[...] Pour certains autobiographes, il est nécessaire de connaître parfaitement une personne pour pouvoir la juger. En effet, on ne peut comprendre son caractère et les causes de ses actes qu'une fois que l'on connaît sa vie, les raisons qui l'ont poussé à réagir de telle manière. Certains comportements ne s'expliquent qu'en remontant très loin dans le passé, car certains évènements laissent des marques à tout jamais dans le coeur d'une personne. Mais cela personne ne peut le savoir, sauf si cette personne écrit sa vie. [...]
[...] ] Tel sentiment, telle passion qu'il éprouva, [ . il faut bien qu'il les isole, qu'il les délimite, qu'il leur impose des contours, [ . Il est donc clair que l'auteur doit savoir créer des liens logiques entre les différentes étapes de sa vie, afin de créer une oeuvre complète et cohérente. Naturellement, un autre problème se pose : il est évident qu'un tri sélectif doit être effectué, mais encore faut-il que l'auteur ait gardé en mémoire tous les éléments de sa vie, ce qui est très difficile. [...]
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