Énée et ses compagnons Troyens ont fuit la ville de Troie après sa destruction. Ils se sont embarqués en direction de l'Italie. Après un long voyage en mer ils pensent atteindre enfin l'Italie, mais une violente tempête, déclenchée par Junon qui leur en veut, les jette en Afrique, à Carthage. Ils sont reçus avec bonté par la reine Didon. Au cours d'un banquet, Énée raconte la fin de la guerre de Troie, les présages divins qu'il a reçus et qui lui recommandaient d'émigrer en Occident, et les étapes de son long voyage. La reine Didon tombe amoureuse de lui, et essaie de retenir le héros auprès d'elle ; mais Énée, conscient de sa mission, décide malgré tout de continuer sa route vers l'Italie. Il s'en va, et Didon se suicide. Après une halte en Sicile où il célèbre des jeux votifs à la mémoire de son père qui est mort au cours du voyage, Énée débarque en Italie à Cumes, il consulte la Sibylle, et descend avec elle aux Enfers. Là, il rencontre notamment Didon, et son père, et prend la mesure de ce que les dieux attendent de lui : il doit établir une race prospère en Italie. Les exilés repartent vers le nord, et débarquent dans le Latium, à l'embouchure du Tibre. Ils pensent avoir retrouvé une patrie et commencent à s'installer. Le roi Latinus veut unir Énée à sa fille Lavinia car il a appris par un présage que cette alliance donnerait naissance à un grand peuple. Mais Junon veille, elle attise la jalousie de Turnus qui voulait épouser Lavinia, et les choses dégénèrent en une guerre ouverte où s'opposent Troyens et Latins. Chacun des deux partis se trouve des alliés dans toute l'Italie, et la guerre se généralise. Finalement, pour mettre fin à la guerre, Turnus et Énée s'affrontent dans un combat singulier. Turnus est vaincu. Les Troyens et les Latins s'uniront en un seul peuple. Les Latins garderont leur nom, leur langue et leurs coutumes, et se mêleront par le sang aux Troyens, pour former une race supérieure.
Importance de Junon et Vénus, qui s'opposent constamment. L'énéide est donc un récit de fondation, qui retrace la préhistoire de Rome. On n'écrit jamais gratuitement un récit de fondation. Il s'agit pour Virgile à la fois de fonder la grandeur de Rome, dans le cadre de la propagande augustéenne, et de donner aux Romains la possibilité de se forger une identité qui ne soit pas celle d'un peuple déchiré par la guerre civile.
Quelle filiation y a-t-il entre l'œuvre d'Homère et celle de Virgile et quelles conclusions on peut en tirer ?
De quelle manière mythe, histoire et présent jouent ensemble dans l'Énéide et contribuent à en faire un récit de fondation ?
[...] Dans la vulgate prévirgilienne (par exemple chez Caton), les anciens occupants du Latium, c'est-à-dire les gens de Latinus, deviennent très vite les alliés d'Énée et de ses Troyens, tandis que les Étrusques forment, avec les Rutules de Turnus, les adversaires des Troyens. Dans l'Énéide virgilienne, les Latins sont les adversaires des Troyens, et le gros des Étrusques les alliés des Troyens. On pourrait croire que cette transformation n'a pas une grande importance. Mais en fait elle est entièrement gouvernée par la situation politique à l'époque de Virgile. [...]
[...] Les exilés repartent vers le nord, et débarquent dans le Latium, à l'embouchure du Tibre. Ils pensent avoir retrouvé une patrie et commencent à s'installer. Le roi Latinus veut unir Énée à sa fille Lavinia car il a appris par un présage que cette alliance donnerait naissance à un grand peuple. Mais Junon veille, elle attise la jalousie de Turnus qui voulait épouser Lavinia, et les choses dégénèrent en une guerre ouverte où s'opposent Troyens et Latins. Chacun des deux partis se trouve des alliés dans toute l'Italie, et la guerre se généralise. [...]
[...] C'est donc la légende d'Énée qu'il raconte, légende qui a la fois lie le monde romain au monde grec, et en même temps en fonde l'autonomie et l'originalité. Et cette légende d'Énée, nous allons voir que Virgile l'utilise d'une manière qui lui est tout à fait propre, et qui n'est neutre ni sur le plan littéraire, ni sur le plan politique. Récit de fondation : le mythe au service d'un présent et d'une idéologie Ce n'est pas Virgile qui a inventé la légende d'Énée. Un grand nombre d'auteurs anciens, grecs et latins, avaient déjà raconté bon nombre des événements qui la composent. [...]
[...] On le voit, le contexte politique de la rédaction de l'énéide est loin d'être neutre. Résumé de l'Énéide Énée et ses compagnons Troyens ont fuit la ville de Troie après sa destruction. Ils se sont embarqués en direction de l'Italie. Après un long voyage en mer ils pensent atteindre enfin l'Italie, mais une violente tempête, déclenchée par Junon qui leur en veut, les jette en Afrique, à Carthage. Ils sont reçus avec bonté par la reine Didon. Au cours d'un banquet, Énée raconte la fin de la guerre de Troie, les présages divins qu'il a reçus et qui lui recommandaient d'émigrer en Occident, et les étapes de son long voyage. [...]
[...] C'est une oeuvre cyclique, étroitement calquée sur les poèmes homériques. Dans les quatre premiers livres, sur le modèle exact de l'Odyssée, le lecteur se voit jeté en pleine action (in medias res). L'histoire d'Énée à Carthage est bâtie sur la même séquence que celle d'Ulysse chez les Phéaciens : tempête, sauvetage, accueil et récit en flash- back, lors d'un banquet, de ce qui s'est passé. Dans la seconde partie, sur le modèle cette fois de l'Iliade, les chants VII à XII de l'Énéide ne développent en détail qu'un seul épisode (quelque 20 jours) de l'ensemble des guerres dans le Latium. [...]
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