Exposé sous forme de petit dossier sur la très célèbre Encyclopédie (1751- 1772) de Diderot et d'Alembert.
[...] Il a exposé plusieurs des plus importants développements intellectuels et sociaux de son temps. L'Encyclopédie entre, si l'on considère l'ambition du texte (savoir universel pour l'ensemble des hommes) et son tirage, en compétition avec la Bible. L'ouvrage le plus surveillé et censuré de son temps atteste, au-delà des inévitables erreurs, prudences ou contradictions qu'on y peut rencontrer, de ce que furent les Lumières : l'appétit de savoir, la liberté de penser, le goût d'inventer et la nécessité de douter. [...]
[...] Difficultés Quelques-uns des articles firent scandale : -Les adversaires des philosophes, partisans de l' Eglise et du pouvoir royal, dénoncent les pages qui, comme l'article Autorité politique», remettent en cause la monarchie absolue de droit divin. -Une "bataille" se déclenche à partir de l'article Genève rédigé par d'Alembert, qui suscite une réponse virulente de Rousseau. -Lorsque paraît l'article certitude qui était de la main de Malesherbes, les jansénistes et les jésuites, pour une fois réunis, se déchaînent contre L'Encyclopédie l'assimilant à une secte dangereuse. [...]
[...] Une centaine de personnalités du monde scientifique ou littéraire, célèbres de leur temps, ont collaboré à l'Encyclopédie. Diderot réunit plus de 150 auteurs, parmi lesquels les grands esprits de l'époque, afin d'embrasser l'ensemble du champ du savoir. Cette œuvre fit vivre environ ouvriers pendant 25 ans, c'est dire son envergure. Parmi la foule d'auteurs, on peut souligner la présence de: Voltaire, Marmontel et Montesquieu pour la littérature, Condillac pour la philosophie, Diderot lui-même s'occupait de la partie concernant l'histoire de la philosophie, La Condamine pour les sciences, D'Alembert pour les mathématiques notamment, Paul-Joseph Barthez pour la médecine Robert Turgot et François Quesnay pour l'économie, Rousseau pour la musique, Louis de Jaucourt, dans des domaines très variés (il assistait Diderot dans de nombreuses tâches rédactionnelles et éditoriales.) Parmi les rédacteurs, on trouve donc les plus éminents philosophes du dix- huitième siècle. [...]
[...] En 1748, Le Breton, un libraire parisien, associé à trois de ses collègues, obtient le privilège royal –c'est-à-dire l'autorisation- de publier une Encyclopédie. En 1750, Diderot publie Le Prospectus. Ce texte présente le projet et vise à convaincre d'éventuels souscripteurs de participer à son financement. Il est diffusé à 800 exemplaires en octobre 1750. Le 28 juin 1751, le premier volume est publié, à exemplaires. Par la suite, il y aura de nombreux problèmes de censure, (desquels il sera question dans la présentation plus approfondie du sujet). [...]
[...] L'encyclopédie fut remodelée sous trois formes : 1 -des suites 2-des contrefaçons 3-des successeurs -Tout d'abord paraissent un Supplément et une Table, publiés par le libraire Panckoucke entre 1776 et 1780. -Puis de nombreuses contrefaçons entre 1758 et 2000, en Italie, en Suisse et en France. -Pour ce qui est des successeurs de l'Encyclopédie citons le Journal encyclopédique publié en Belgique (1756-1760), l'Encvclopédie d'Yverdon en Suisse (1770-1780), L'Encyclopédie méthodique de Panckoucke (1782-1832), et, au XIXe siècle, ce monument qu'est le Grand Dictionnaire de Pierre Larousse. L'entreprise de Diderot et de ses collaborateurs donna donc un grand essor à la production encyclopédique. [...]
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