Enchaînés, acte II tableau 2, Eugène O'Neill, condition humaine, naturalisme, symbolisme, Cape, Eleanor, monologue intérieur, Hamlet, tragédie, comédie, littérature américaine
Tandis que ses relations avec sa femme sont au plus mal, en 1923, Eugène O'Neill écrit Enchaînés, pièce en trois actes à travers laquelle il cherche à solutionner l'enfer conjugal qui semble irrémédiable. Entre symbolisme et naturalisme, O'Neill propose ici une oeuvre qui, malgré la passion des personnages, est d'avantage une oeuvre intellectuelle que sentimentale. Grand admirateur de Strindber, il révèle comme ce dernier à travers le thème de l'enfer conjugal le questionnement plus profond de la condition humaine. Cependant, comme nous le verrons, il ne partage pas la même vision que le dramaturge suédois.
Ce deuxième tableau de l'acte II se déroule parallèlement au premier du même acte, où Eleanor cherche à quitter Cape en rejoignant John. De même qu'elle se trompait sur ses capacités à se détacher de leur vie commune, Cape va découvrir lui aussi son incapacité à briser leur alliance. Suite à la dispute de l'acte I entre nos deux protagonistes, Cape sombre dans une folie sauvage.
[...] mon enfant, tantôt nous rions, tantôt nous pleurons. Quand avons- nous demande le Capitaine à Alice à la fin de Danse de mort de Strindberg. O'Neill semble répondre que nous avons davantage raison à rire, rire pour accepter la vie, pour trouver son bonheur malgré les difficultés, les souffrances. On peut voir là une philosophie prénietzschéenne, dans laquelle il faut chercher à devenir surhomme afin de faire de la terre notre domaine. Il n'appartient qu'à nous de décider comment nous appréhendons l'existence. [...]
[...] Les scènes font plus ou moins la même longueur, et présentent la même construction : suite à la dispute, le protagoniste rejoint une personne tierce afin de s'accoupler avec elle dans l'espoir de parvenir à rompre les chaînes qui le retiennent captif, mais le protagoniste se retrouve incapable de passer réellement à l'acte, dès lors, à travers un cheminement initiatique de la pensée, le désir de destruction s'atténue pour être remplacé par l'acceptation. À travers cette similitude, c'est l'aspect irrémédiable de l'amour qui est mis en lumière. Cape et Eleanor semblent deux parties d'un même corps tant leurs réactions sont similaires, ainsi au début de l'acte III, ils se tiennent l'un en face de l'autre dans un effet miroir (effet présent également au tout début de l'acte à l'entrée de Michael), qui n'est pas sans rappeler le mythe originel des androgynes dans Le banquet de Platon. [...]
[...] À travers la naïveté de la prostituée, c'est tout une nouvelle religion qui se dessine, une prise de position forte face à l'adversité : apprendre à en rire, et même à aimer les souffrances auxquelles on ne peut pas échapper, car vouloir y échapper, c'est vouloir mourir, devenir néant, sans amour ni haine. Ainsi, la prostituée est appelée On retrouve ici l'idée biblique selon laquelle tous les hommes sont frères et sœurs. Mais l'appellation fait aussi penser à la sœur, la none, qui est fidèle à sa religion, prêche et pratique. Cette croyance qu'elle transmet à Cape est donc de prendre la vie avec joie, accepter les choses. [...]
[...] Enchaînés, acte II, tableau 2 Eugène O'Neill Tandis que ses relations avec sa femme sont au plus mal, en 1923, Eugène O'Neill écrit Enchaînés, pièce en trois actes à travers laquelle il cherche à solutionner l'enfer conjugal qui semble irrémédiable. Entre symbolisme et naturalisme, O'Neill propose ici une œuvre qui, malgré la passion des personnages, est davantage une œuvre intellectuelle que sentimentale. Grand admirateur de Strindber, il révèle comme ce dernier à travers le thème de l'enfer conjugal le questionnement plus profond de la condition humaine. [...]
[...] Ce qui revient au même. Ces différents éléments donnent à la scène une teinte surréaliste, fantastique, shakespearien. On y trouve aussi quelque chose du destin, comme s'ils étaient destinés à s'unir par les lois du couchage depuis l'aube des temps, depuis bien avant leur naissance. my salvation dit Cape à la femme, mais elle ne sera pas le salut attendu, elle ne l'aidera pas à tuer l'amour, mais au contraire, elle va lui permettre de trouver une solution à cet enfer dans lequel il a sombré. [...]
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