Concerts, événements sportifs, manifestations ou encore séances de cinéma, la société actuelle se satisfait largement de ses nouveaux moyens de divertissement collectif sans avoir recours à des distractions archaïques comme le théâtre. Cet art dramatique, considéré comme un genre artistique et littéraire, se présente sur scène dans le but de réunir un certain nombre de spectateurs, de personnes dans une même communauté. Ces moments éphémères d'émotion collective sont-ils propres au théâtre ou se retrouvent-ils dans d'autres lieux ? Peut-on définir un modèle unique de sentiments créés et partagés collectivement ? Ou à chaque art correspondrait une sensation ?
[...] Ce type d'émotion collective ne touchant qu'une partie de ses protagonistes est donc partiellement différente de celle provoquée par le théâtre. Identiquement, on peut aborder le cas du cinéma, qui s'avère être un lieu d'émotion à sens unique. Les spectateurs se trouvent face à un écran leur présentant une scène, un décor et des acteurs, mais les sentiments ne sont pas partagés avec les comédiens : il existe un décalage entre les acteurs et leur public et la communication passe par écran interposé. [...]
[...] L'émotion collective au théâtre Concerts, événements sportifs, manifestations ou encore séances de cinéma, la société actuelle se satisfait largement de ses nouveaux moyens de divertissement collectif sans avoir recours à des distractions archaïques comme le théâtre. Cet art dramatique, considéré comme un genre artistique et littéraire, se présente sur scène dans le but de réunir un certain nombre de spectateurs, de personnes dans une même communauté. Ces moments éphémères d'émotion collective sont-ils propres au théâtre ou se retrouvent- ils dans d'autres lieux ? Peut-on définir un modèle unique de sentiments créés et partagés collectivement ? Ou à chaque art correspondrait une sensation ? Une communion dans un même idéal est le propre de l'émotion collective. [...]
[...] Cette fascination particulière basée sur la communication et l'interaction semble propre au théâtre. On retrouve dans d'autres activités comme le sport des émotions plutôt identiques, telle la notion d'appartenance à un groupe. Cependant, le système permettant l'exaltation de sentiments collectifs est tout autre dans le domaine sportif : il s'agit de sentiments à sens unique, les seules présences réciproques s'établissant étant celles des joueurs entre eux et celles des spectateurs au sport. Un sportif se produira devant des spectateurs non pas dans le but d'offrir un spectacle de qualité, divertissant, ou inspirant la réflexion politique ou la critique sociale, mais dans le but d'atteindre un objectif : affronter un adversaire, et pourquoi pas, gagner. [...]
[...] Il existe ainsi un grand nombre de façons de ressentir une émotion collective, chacune liée à son moyen d'apparition. Mais les comportements engendrés sont divers et on ne peut désigner le modèle parfait de la fascination collective : chacun ne trouve pas l'état de communion dans la même pratique. Il en ressort la particularité de l'émotion théâtrale, l'interaction entre les spectateurs et les acteurs, marquée par la proximité de ceux-ci et l'éphémérité du spectacle. [...]
[...] La fascination collective se crée grâce à des liens unissant les spectateurs, c'est pourquoi il eut été logique que ceux-ci se trouvent en un seul et même lieu pour partager leurs sentiments. Pourtant, on trouve dans la société moderne et post-moderne une autre forme d'émotion collective basée sur l'instantanéité : à tout moment, chacun peut regarder la télévision, écouter la radio ou communiquer par messages instantanés grâce à Internet. Seul devant un programme télévisé ou à l'écoute d'une radio, le spectateur est animé d'une émotion qu'il sait ne pas être individuelle : un grand nombre de téléspectateurs partagent les mêmes sentiments que lui au même instant et cette pensée lui fait ressentir une sensation collective. [...]
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