Emily Brontë publie son seul et unique roman Wuthering Heights en 1847 sous l'influence de sa soeur Charlotte. Mais, allant à l'encontre de nombreuses conventions des romans de l'ère victorienne, les critiques contre son oeuvre sont négatives et violentes. Sous le règne de la reine Victoria de nombreux changements et de nouvelles idées voient le jour. Ces multiples transformations de la société contaminent le domaine des arts, et donc celui de la littérature. Dans ces conditions on peut se demander quelles sont les influences d'Emily Brontë quand elle écrit Wuthering Heights, et dans quelle mesure elle s'amuse à les détourner ou au contraire, à les amplifier.
Dans un premier temps nous verrons le contexte de l'écriture du roman Wuthering Heights d'Emily Brontë : la période de l'époque victorienne et la vie que la jeune femme menait à cette époque. Dans un second temps nous verrons les multiples influences qui inspirent Emily Brontë dans son roman.
I / Une période : l'ère victorienne.
La période victorienne est considérée comme la plus grande époque de l'Angleterre, à la fois du point de vue de la conjoncture économique et politique. Cette époque est portée par le grand charisme de la reine Victoria et son règne particulièrement long (il dure plus de 60 ans). Son tour de force est de restaurer le prestige monarchique. En 1876, elle est impératrice des Indes et possède le plus grand empire du monde qui s'étend sur sept continents et qui fait dire de son empire que le soleil ne s'y couche jamais. L'Angleterre possède une très grande flotte commerciale et militaire qui est sans rivalité de par le monde. L'économie du libre-échange montre la réussite du capitalisme anglais : à cette époque, l'Angleterre est la banque de l'Europe. La bourgeoisie et ses valeurs influencent les valeurs victoriennes, celles-ci sont le pragmatisme, l'utilitarisme, et l'investissement.
Le triomphe de la grande exposition universelle de 1851 porte la réussite de cette époque à son paroxysme : il est à la fois militaire, culturelle, politique et économique. Un palais est édifié pour l'occasion : le Crystal palace (...)
[...] Par exemple, Darwin publie L'Origine des espèces en 1859, ce qui provoque un traumatisme culturel. Selon sa théorie, ce n'est pas la providence mais le hasard qui gouverne les lois naturelles, c'est-à-dire que la sélection est naturelle et obéit à la loi du plus fort. L'homme victorien assiste également au développement d'études sur la sexologie, le développement de la psychiatrie, avec des études sur les comportements déviants comme la folie, la perversion ou encore l'hystérie. Ces études visent à normaliser ces individus autrefois marginalisés et donner des explications scientifiques à leurs comportements (et non plus religieuses). [...]
[...] Novalis écrit en 1800 les Hymnes à la nuit, dans ce texte le poète communique avec l'invisible et l'infini. Ce texte est comparable au rêve d'un grand tout du monde qui se reflète. En Angleterre, il existe plusieurs générations de ce mouvement. Dans un premier temps les préromantiques avec des auteurs comme William Blake (qui est également peintre) et Edward Young. Et ensuite on trouve des auteurs comme Lord Byron ou les poètes Percy Bysshe Shelley et John Keats. La poésie anglaise entre dans un changement radical avec ce mouvement littéraire. [...]
[...] Emily Brontë fait de même pour la figure de l'idéal du gentleman, c'est-à- dire l'homme qui évite le conflit d'opinion ou de montrer ses sentiments et pour qui la plus grande qualité est le tact. Quand on étudie le personnage d'Edgar Linton, on voit qu'il répond parfaitement à ces critères ; en effet, il fait tout pour ne jamais embarrasser autrui, pour ne pas laisser ses sentiments déborder, pour garder une certaine distance avec les gens. C'est un homme doux aux manières réservées qui suit scrupuleusement une morale de la prudence et de la modération. [...]
[...] Dans ce type de représentation, la femme ne se met jamais en colère, elle est modeste, docile et n'a pas de passions ni de désir sexuel, ce qui est l'un des grands tabous de la culture victorienne. La femme est sensible et innocente, elle se caractérise par ses émotions, contrairement à l'homme qui lui, possède l'intelligence. L'instruction de la femme se limite à la couture et à la cuisine. Ces préjugés se répercutent sur les femmes qui veulent être écrivain. [...]
[...] Cela entraîne de multiples questions : quand on s'arrête sur un personnage on peut se demander à qui il ressemble (selon les lois de l'hérédité). Et en quoi cela influence-t-il le comportement et le dénouement de l'intrigue ? La fresque familiale reprend toujours les mêmes ingrédients car ils plaisent au public et son attendus par lui : dans le contexte familial un dilemme surgit, un élément tragique. On retrouve également une palette de comportements variés comme les sentiments d'amour et de haine. [...]
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