Ce document, est une dissertation qui montre en quoi Emile Zola dans "La Bête humaine" concilie exigences naturalistes tout en renouvelant la notion de tragique.
Vous verrez dans un premier temps, en quoi cette grande épopée de la classe ouvrière répond aux critères purs du naturalisme, à savoir cette approche positiviste du personnage de roman à travers l'étude du monde ouvrier et des violences amoureuses, puis, dans un second temps, nous analyserons en quoi le tragique se renouvelle dans une vision résolument moderne car liée à l'ordinaire, à une certaine banalité du mal.
[...] En effet, les personnages n'échappent pas à leur propre condition et la folie meurtrière qui les guide semble se disséminer de génération en génération. Aussi, l'on peut dès lors considérer les RougonMacquart comme « des Atrides modernes » car sa Dynastie semblent gangrénée par le vice, le meurtre et la distorsion amoureuse. Ainsi, « La Bête humaine » peut se lire comme un roman tragique sur l'hérédité L'hérédité remplit dans les Rougon-Macquart, un rôle comparable à celui de la fatalité dans la tragédie antique et classique , au point que plusieurs romans du cycle sont presque entièrement construits autour de la lutte perdue d'avance que mènent les personnages contre cette fatalité héréditaire. [...]
[...] Les pensées des témoins sont traduites par le champ lexical de la peur :« l'épouvante glaça la gare », « cœurs battaient », « terrifia ». Le décor joue aussi un grand rôle dans l'atmosphère de l'histoire, puisque tout cela se passe la nuit, le moment le plus favorable aux imaginations et aux distorsions de la réalité. Cet univers de peur dans le récit fait que la machine est plutôt vue comme un force incroyable et incontrôlable. De par une existence mécanisée, l'homme en proie au capitalisme comme régulateur de sa condition humaine voué à la catastrophe demeure tragique. [...]
[...] Il a renoncé aux instincts ; son seul objet, c'est la machine. Ce qu'il sait, c'est que la fêlure introduit la mort dans tous les instincts, poursuit son travail en eux, par eux ; et que, à l'origine ou au bout de tout instinct, il s'agit de tuer, et peut-être aussi d'être tué. ». La fêlure originelle si elle n'a pas été déterminée par les Dieux mais bien par l'hérédité se déploie dans cette grande machine du capitalisme, broyeur de destinés. [...]
[...] Ainsi, Le train structure l'espace et le temps du livre. il est plus qu'un sujet ou un thème ; il est une force qui organise le roman. Aussi « les larmes des petits » dont parlent les frères Goncourt dans la préface de Germinie Lacerteux sont « le produit » d'une quête littéraire où l'homme est désormais lié aux sciences humaines. Cependant, peut-on dire que l'abolition des castes et le fait de s'intéresser à l'homme simple, ordinaire, à la vie modeste exlut-il toute vision tragique de l'homme ? [...]
[...] « La Bête humaine » La connaissance de celui ci étant pour les naturalistes le seul moyen d'accéder à la vérité de l'âme humaine. Si le mythe qui met en scène des êtres (dieux, demi-dieux, héros, animaux, forces naturelles) et symbolise des puissances, des aspects de la condition humaine semble avoir disparu chez le personnage moderne et lui avoir ôté toute dimension tragique, ce n'est qu'apparence car l'on peut lui substituer une puissance plus féroce que celle des Dieux à savoir celle du capitalisme et de la bourgeoisie. [...]
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