Les éléments autobiographiques dans l’œuvre de Marguerite Duras

Résumé du document

Marguerite Duras n'a jamais écrit d'autobiographie en soi mais « sème » dans chacune de ses œuvres quelques éléments de sa vie. Les deux romans où l'on retrouve le plus d'indices biographiques sont Un Barrage contre le Pacifique (1950) et L'Amant (1984) pour lequel elle reçut le Prix Goncourt.

Née le 4 avril 1914 en Indochine colonisée.
Elevée par sa mère (père mort lorsqu'elle avait 4 ans).
2 grands frères.
Quitte Saigon et arrive à Paris à l'âge de 18 ans.
Epouse Robert Antelme en 1939 dont elle divorce en 1947.
Ecrit La Douleur qui raconte le retour des camps de Robert Antelme qui avait été déporté.
Autre forme de témoignage de la déportation : regard extérieur jeté sur une victime.
1947 : Naissance de son fils Jean, né de sa relation avec Dionys Mascolo.
Elle meurt le 3 mars 1996 à l'âge de 82 ans.

Extraits

[...] Il lui donnera finalement un diamant qui procurera l'argent nécessaire au paiement de la dette de la mère. L'action de L'Amant (1984) se déroule en 1929 alors que la narratrice, qui a 15 ans et demi (comme Marguerite Duras cette année-là) vit avec ses deux frères et sa mère, institutrice. Sur le bac qui traverse le Mékong, elle rencontre un chinois avec qui elle entame une liaison. Ils se retrouvent tous les soirs dans la garçonnière du jeune homme avec la complicité de la mère et des frères qui tirent des bénéfices financiers de l'amant. [...]

[...] Biographie rapide de Marguerite Donnadieu Née le 4 avril 1914 en Indochine colonisée Élevée par sa mère (père mort lorsqu'elle avait 4 ans) 2 grands frères Quitte Saigon et arrive à Paris à l'âge de 18 ans Épouse Robert Antelme en 1939 dont elle divorce en 1947 écrit La Douleur qui raconte le retour des camps de Robert Antelme qui avait été déporté. Autre forme de témoignage de la déportation : regard extérieur jeté sur une victime. 1947 : Naissance de son fils Jean, né de sa relation avec Dionys Mascolo. Elle meurt le 3 mars 1996 à l'âge de 82 ans. Anecdote : On retrouve un élément autobiographique jusque dans son pseudonyme. [...]

[...] On remarque également que le schéma familial retranscrit dans ce roman correspond à celui des Donnadieu. Joseph, le frère aîné domine sa mère alors que la mère se montre autoritaire et même souvent violente avec Suzanne. Dans L'Amant, le portrait de la mère de la narratrice est parfaitement identique à celui de Madame Donnadieu. La mère est institutrice et dirige l'école de filles de Saigon alors que sa propre fille part en France pour ses études à l'âge de 18 ans et sa mère la rejoint quelques années plus tard. [...]

[...] On ne sait donc pas lequel de Mr Jo dans Un Barrage contre le Pacifique ou du Chinois dans L'Amant se rapproche le plus du véritable amant de Marguerite Duras. D'après les points communs des deux livres, on sait que l'amant de Marguerite Duras est chinois et que sa relation avec lui est liée à un certain intérêt financier. Mais on remarque aussi de grandes différences entre les deux personnages. La date de la rencontre diffère ainsi entre l'Amant et Un Barrage contre le Pacifique. [...]

[...] Conclusion En conclusion de cette étude, nous pouvons dire que Marguerite Duras s'est largement inspirée de sa vie et de ses propres expériences pour nourrir son œuvre. Sa famille et son enfance principalement, qui l'ont profondément marqué, sont très présente. Elle a cependant veillé à laisser une grande place à sa liberté d'écriture et d'imagination en romançant l'essentiel de ses livres. Car Marguerite Duras n'a jamais écrit d'autobiographie officielle et de roman à part entière, mais a toujours mêlé les deux genres. [...]