Au XVIIème siècle, l'extension du lectorat devient possible grâce aux progrès de l'alphabétisation, même si on remarque, toujours, un écart ville-campagne, et que ce phénomène touche inégalement la France. A ce nouveau public de lecteurs, on propose une littérature dite populaire...Dans quelle mesure la littérature de colportage, alors en plein essor, appartient-elle vraiment à la culture populaire alors même qu'elle n'émane pas de cette couche de la population ? Pour cela, nous verrons tout d'abord les circuits de diffusion de la littérature populaire ; puis qu'elle est d'usage essentiellement populaire ; et enfin qu'elle reste proche du milieu des élites...
[...] D'un point de vue historiographique, la littérature de colportage est tout aussi intéressante, les questions des historiens tournant, pour la plupart, autours de la notion de culture populaire que l'on retrouve d'ailleurs ici dans le titre Un élément de la culture populaire Le débat commence avec l'ouvrage de Robert Mandrou, De la culture populaire au XVIIème et XVIIIème siècles. La bibliothèque bleue de Troyes, dont le titre indique clairement la pensée. Mais toute idée a ses contestations qui pour le cas présent arrivent avec les années 70, montrant qu'on ne peut qualifier de populaire une littérature qui ne l'était ni par ses lecteurs (du moins pas exclusivement), ni par ses auteurs. Le débat continu donc faisant encore de la littérature de colportage un objet historique à étudier. [...]
[...] A la ville, il y a un maniement collectif de l'imprimé que ce soit à l'atelier, dans les assemblées religieuses tenues par des prosélytes protestants, ou dans les confréries. A la campagne, il s'agit plutôt de lecture à la veillée comme on le voit sur le document 4. La veillée paysanne est une de ces occasions où un alphabétisé lit, commente et parfois traduit un livret colporté jusqu'au village. Cependant, ce phénomène ne doit pas être exagéré, du moins pour le XVIème et le XVIIème siècle car les veillées sont plus l'occasion de jeux, de danses et de travaux fait en commun, que de lectures collectives. [...]
[...] C'est alors que ces livrets bon marché se diffusent vraiment de manière important dans les couches populaires et ce notamment grâce à un répertoire qui se transforme petit à petit. ( On peut donc dire que c'est surtout la multiplication des colporteurs et des centres de production au XVIIIème siècle qui débouche sur une popularisation de ces livres. Organiser en véritable réseau, ils déversent sur une zone de plus en plus importante ces livrets bon marché qui trouve public dans les milieux dits populaires. II- Une littérature d'usage essentiellement populaire (Robert Mandrou) A la frontière de l'écrit et de l'oral (Montrer doc.4. [...]
[...] Les éditeurs troyens participent donc à la réforme catholique qui voit dans ces couches populaires des âmes égarées En effet, la volonté moralisatrice apparaît très présente comme le montre d'ailleurs le tableau que l'on a en document 7. Ce tableau de Greuze repris par Alexandre Fragonnard montre toute une famille écoutant leur père qui lit la Bible, toute concentrée sur ce livre ce qui ferme en quelque sorte la scène. Seul le petit garçon en bas à gauche n'écoute pas et il est d'ailleurs réprimandé pour cela. [...]
[...] Cette littérature est un vrai microcosme où se côtoient vieilles traditions populaires et influence des lettrés si bien que l'on parle toujours d'elle en montrant qu'elle est à cheval entre l'oral et l'écrit. De plus, elle s'inscrit dans l'idéologie dominante à savoir entre autre celle de christianisation des masses. Mais cette mainmise si lourde laisse alors présagé des révoltes. Or paradoxalement, tel ne fut pas le cas, cette littérature apparaissant comme une culture de masse modelée sur celle des élites mais accessible au peuple. [...]
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