Les Élégies et sonnets sonnet VII, Louise Labé (1555), La Belle Cordière, poètes lyonnais, poésie féminine, poésie amoureuse, tradition pétrarque, souffrances amoureuses, amour-passion, sonnet lyrique, commentaire de texte
Louise Labé (née Louise Charly en 1520 à Lyon et est décédée le 25 avril 1566) est une poétesse française surnommée "La Belle Cordière" en raison du métier de son père et de son mari. C'est une femme de lettres appartenant à la Renaissance, elle est considérée comme une figure majeure du cercle des poètes lyonnais, et est ce qu'on pourrait appeler (aujourd'hui) une féministe avant l'heure. Certains chercheurs considèrent que Louise Labé n'était en fait qu'un "être de papier" et n'aurait alors pas réellement existé et qu'elle n'était qu'un personnage littéraire créée de toutes pièces par plusieurs auteurs masculins.
[...] Un sonnet lyrique et énigmatique Premièrement, il s'agit d'un sonnet lyrique. En effet, on retrouve les codes du sonnet classique et l'inspiration de la poétesse pour la renaissance italienne, par la forme proche du sonnet italien et le thème de l'amour, privilégié à cette période. On constate des rimes féminines dans les deux quatrains puis une alternance dans les tercets (féminine, masculine, féminine puis féminine, masculine, masculine). Les vers sont en décasyllabes et les rimes sont embrassées, ce qui peut rappeler l'amour. [...]
[...] Ouverture : Comparer le sonnet VIII de Louise Labé, de 1555 à l'Hymne à Vénus, par Sappho (poétesse grecque des VIIe et VIe siècles av. J.-C.) : un poème adressé à la déesse de l'amour, Aphrodite pour les Grecs, justement mère d'Éros ou d'Amour (dont il est question dans notre poème). Présence d'une adresse à une puissance supérieure capable de provoquer le sentiment amoureux. Un poème élégiaque se plaignant des souffrances causées par un amour déçu, mais aussi des inconstances de l'amant. [...]
[...] Il n'ose me répondre, il s'envole . il est loin. Puisse-t-il d'un ingrat éterniser l'absence Il faudrait par fierté sourire en sa présence : J'aime mieux souffrir sans témoin. Il ne reviendra plus, il sait que je l'abhorre ; Je l'ai dit à l'amour, qui déjà s'est enfui. S'il osait revenir, je le dirais encore : Mais on approche, on parle . hélas Ce n'est pas lui En conclusion, Louise Labé nous donne une image d'un amour puissant qui contrôle et son bonheur, et son malheur. [...]
[...] Ce qui fait la force de cette poésie est donc bien de combiner sensibilité personnelle féminine et humaine de manière universelle. B. Développement de conceptions totalisantes sur le temps et la condition de l'homme soumis à des forces qui le dépassent Ce sonnet surprend également par la temporalité qu'il affiche, dont la progression n'est pas linéaire et qui présente des paradoxes. Tous les verbes conjugués sont au présent de l'indicatif qui a ici une valeur de présent d'énonciation (« vis », « meurs », « brûle », « noie » [v. [...]
[...] Le désordre amoureux L'amour-passion à ce point extrême ne peut être évoqué sans les désordres qu'il engendre. Dans ce sonnet nous passons des sensations aux sentiments, comme si l'amour les liait forcément. Nous pouvons constater l'évocation des sens notamment le toucher « molle/dure » pour finalement évoquer le sentiment de la poétesse face à la vie. La présence des éléments est également notable : le feu et l'eau pour la sensation de se noyer et d'être brûlée ou encore la terre quand tout d'un coup le bonheur de la poétesse s'en va et qu'elle « sèche et verdoie ». [...]
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