Le texte étudié est un extrait du tome I des Elégies d'André Chénier, œuvre composée vers 1783. Ce poète français du XVIIIe siècle, l'un des seuls à avoir su acquérir une certaine renommée, dans cette période peu prolifère pour la poésie française, joua un rôle très important dans la réhabilitation du genre élégiaque, dont il favorisa le renouvellement.
[...] Il est donc anaphorique. Par ailleurs, une précision sémantique est rajoutée quand au référent du groupe ce seuil puisqu'un adjectif qualificatif, inflexible lui attribut une qualité péjorative en le personnifiant. En effet, si cette caractéristique peut être attribuée à des éléments d'ordre inanimé, elle ne peut être donnée à un seuil. Le déictique ce est donc important, puisque l'on peut supposer qu'à travers cette personnification, le locuteur vise le propriétaire de la porte Cette étude morphosyntaxique et sémantique permet de trouver la fonction de ce groupe prépositionnel, postposé au groupe verbal j'aurais voulu : il s'agit d'un complément circonstanciel de lieu. [...]
[...] Jusqu'au vers 25, les sentiments exprimés sont positifs : aime (vers foi (vers adore (vers 25). Il est possible de constater une gradation dans le lexique subjectif, puisque le verbe adorer est employé pour la première fois, et marque le franchissement d'un niveau supplémentaire dans l'amour ressenti. Cette évolution met donc en évidence le contraste qui s'opère à partir du vers 26 : le lexique subjectif et affectif redevient négatif, mêlant des termes faisant référence à la douleur que suscite l'amour déçu : maux (vers 27) et crédule espérance (vers à d'autres, plus amers, introduisant l'idée de la colère dans le texte : rage (vers inimitié (vers 28). [...]
[...] A l'inverse, il est plus difficile de distinguer les verbes détester et abhorrer qui apportent tous deux un degré de précision dans la nature des sentiments exprimés. Ce n'est qu'en analysant l'étymologie du verbe abhorrer qu'une distinction s'opère : l'idée de répugnance, d'horreur est présent dans ce terme, tandis que détester donne l'idée d'un rejet, d'une volonté d'écarter l'objet inspirant de la répulsion. Le sentiment ressenti est donc différent : dans le premier cas, la réaction est de sentir son corps se rétracter sous l'action du dégoût ressenti, tandis que dans le second cas, la réaction sera de repousser la cause de ce que l'on juge et condamne comme étant mauvais. [...]
[...] Enfin, trois termes péjoratifs sont utilisés pour qualifier la femme aimée, de façon plus ou moins générale : trompeur perfide imbécile Cette négativité est renforcée au vers 21, qui oppose le verbe aimais aux verbes hais et abhorre Cette contradiction est renforcé, nous l'avions vu, par la nature des temps verbaux : imparfait/présent. Dans ce passage, il est donc possible de constater que d'un point de vue lexical, les sentiments du sujet lyrique ont donc pris une tournure plus offensive et dynamique. Or un nouveau retournement est perceptible à partir du vers 22. [...]
[...] Oh ! Ma Camille m'aime et me garde sa foi . Je l'adore toujours . Ah ! Dieux ! Ce n'est pas elle ! Le vent seul a poussé cette porte cruelle. Le texte étudié est un extrait du tome I des Elégies d'André Chénier, œuvre composée vers 1783. [...]
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