Twilight, Fascination est ce que l'on pourrait appeler une véritable saga-phénomène. L'adaptation d'un roman vendu à des millions d'exemplaires à travers le monde. Catherine Hardwike a réalisé là un film émouvant et inattendu. Bella, une adolescente ordinaire, tombe amoureuse d'Edward, un garçon au charme « magnétique » qui s'avère être un vampire. Ce jeune tourmenté, qui se bat seul contre le monde, finit par triompher du mal. Cela fait-il d'Edward un héros romantique qui ressemblerait aux personnages des romans de Chateaubriand ou de Hugo ? Ou doit-on qualifier Edward de poète courtois, à l'image du chevalier amoureux qui nous dépeint ses sentiments pour sa Dame ? Et si Edward était un peu des deux à la fois...
Mais qu'est-ce que le romantisme ? Inspiré de Roméo et Juliette de Shakespeare, le mouvement romantique est d'abord un genre littéraire, né au début du 19ème, qualifié alors de « mal du siècle ». C'est une période mouvementée sur le plan politique qui connait plusieurs régimes. Des tensions apparaissent entre monarchistes, bonapartistes et partisans du libéralisme, dont Victor Hugo fait partie. Le romantisme exprime alors le profond malaise des hommes dans un monde en pleine mutation. Il est cependant d'une certaine beauté puisque Victor Hugo écrit dans Les travailleurs de la mer : « La mélancolie est un crépuscule. La souffrance s'y fond dans une sombre joie. La mélancolie, c'est le bonheur d'être triste ». Le héros est très souvent un homme sensible auquel son destin échappe, et dont la société nie les aspirations. Il est en proie à l'ennui et au désespoir. Gérard de Nerval résume à lui-seul la psychologie du héros romantique lorsqu'il écrit : « Je suis le ténébreux, le veuf, l'inconsolé, le prince d'Aquitaine à la tour abolie, ma seule étoile est morte, et mon luth constellé porte le soleil noir de la mélancolie ». On retrouve ces caractéristiques dans René de Chateaubriand, seul, tourmenté face à une nature déchainée. Edward Cullen remplit-il les critères du héros romantique ? Oui, par certains aspects car il est lui aussi seul et incompris. Dans le film, il apparait souvent au milieu de paysages sombres. Comme tous les héros romantiques, il recherche un écho à ses sentiments dans la nature. Edward est, tout comme René, dominé par des forces qui le dépassent. Son caractère taciturne est un trait que l'on retrouve dans la plupart héros des auteurs romantiques. Edward est tourmenté, il est partagé entre son désir amoureux et sa condition de vampire (...)
[...] Car pour le héros romantique, la mort est un moyen de fuir lorsque l'amour est impossible. Dans le film Twilight, Edward, lui, ne meurt pas. Il se comporte en chevalier amoureux, prêt à tout pour sauver sa belle (cf scène de l'accident de voiture), en digne descendant de ces chevaliers, poètes courtois du Moyen-âge. Comment alors définir la poésie ? En disant comme Hegel qu'elle constitue, après la peinture et la musique, le troisième art romantique La poésie courtoise ou Fin Amor est un art, héritant de la poésie lyrique. [...]
[...] Gérard de Nerval résume à lui-seul la psychologie du héros romantique lorsqu'il écrit : Je suis le ténébreux, le veuf, l'inconsolé, le prince d'Aquitaine à la tour abolie, ma seule étoile est morte, et mon luth constellé porte le soleil noir de la mélancolie On retrouve ces caractéristiques dans René de Chateaubriand, seul, tourmenté face à une nature déchainée. Edward Cullen remplit-il les critères du héros romantique ? Oui, par certains aspects car il est lui aussi seul et incompris. Dans le film, il apparait souvent au milieu de paysages sombres. Comme tous les héros romantiques, il recherche un écho à ses sentiments dans la nature. Edward est, tout comme René, dominé par des forces qui le dépassent. [...]
[...] Ces derniers traversent le temps et les époques comme le suggère une citation de Denis de Rougemont : L'amour courtois et susceptible de ressurgir à toutes les époques Ce qui est vrai car l'attitude et le caractère d'Edward Cullen ont tout de l'amour courtois. Edward Cullen est un vampire, par conséquent immortel, il a donc lui traversé, comme l'amour courtois, toutes les époques. Edward Cullen apparait dans le film comme l'incarnation moderne du poète courtois. Même si on retrouve chez lui, faiblement dosés, les traits de caractère du héros romantique. Ce film ne défend-il pas le retour à la séduction, voire l'abstinence. [...]
[...] Sujet : Edward Cullen est-il un héros romantique ou un poète courtois ? Twilight, Fascination est ce que l'on pourrait appeler une véritable saga-phénomène. L'adaptation d'un roman vendu à des millions d'exemplaires à travers le monde. Catherine Hardwike a réalisé là un film émouvant et inattendu. Bella, une adolescente ordinaire, tombe amoureuse d'Edward, un garçon au charme magnétique qui s'avère être un vampire. Ce jeune tourmenté, qui se bat seul contre le monde, finit par triompher du mal. Cela fait-il d'Edward un héros romantique qui ressemblerait aux personnages des romans de Chateaubriand ou de Hugo ? [...]
[...] Deux des premiers troubadours, Guillaume de Poitiers et Guillaume IX d'Aquitaine (le grand-père de la duchesse d'Aliénor), sont les auteurs des nombreuses œuvres. Les troubadours représentent l'apport de l'art dans les cours seigneuriales. Ils doivent faire preuve d'une attitude mentale, nouveau modèle de civilisation. La courtoisie est une réflexion sur la possibilité d'un nouveau rapport homme-femme. C'est en quelque sorte une conquête de soi, l'amour courtois doit être subtil et noble. La courtoisie doit être indissociable avec la mezura, l'équilibre mental que l'homme doit trouver. [...]
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