L'éducation chez Montaigne (1533-1592)

Thèmes abordés

L'éducation chez Montaigne, humanisme, Essais de Montaigne, procédés d'instruction, Rabelais, Pétrarque, Lorenzo Valla, étude philologique, méthode d'enseignement, enseignement scolastique, laxisme, activités physiques

Résumé du document

Montaigne (1533-1592) est un auteur du XVIe siècle connu pour avoir rédigé de volumineux "Essais", qui passent pour être les premiers jalons du genre éponyme. Les "Essais" sont parsemés de réflexions sur un très grand nombre de sujets, que Montaigne traite avec érudition. Parmi ces sujets, l'éducation tient une place très importante, puisqu'il y va de la formation de l'humaniste : Montaigne déploie donc une critique des procédés traditionnels d'instruction des jeunes hommes et des jeunes femmes, pour valoriser un autre type d'approche, qui s'ancre dans la tradition humaniste que Montaigne tient en partage avec d'autres (Rabelais par exemple), mais qui relève également de conceptions spécifiques à l'auteur des "Essais".

Extraits

[...] Montaigne saisit cette occasion pour donner à cette destinatrice des conseils de pédagogie pour la bonne instruction de son fils. L'auteur part d'un constat posé sur la nature humaine, qui rejoint celui qui se trouve à la base de tous les propos de l'auteur dans ses Essais : la nature humaine est ondoyante, difficile à cerner et à définir. La formation de l'enfant et sa maturation sont donc encore plus insaisissables. C'est pourquoi une instruction aux procédés traditionnels, tels que sont transmis les enseignements de la scolastique en particulier, est à bannir selon lui. [...]

[...] Il dit en garder un mauvais souvenir, et en tire un bilan mauvais du point de vue des connaissances acquises. Après ce cursus, il se forma au droit et devint juriste. De cette expérience, il ressort que l'enseignement collectif, selon Montaigne, est mauvais, car il entreprend de transmettre des connaissances de la même manière à tout un groupe d'enfants pourtant dotés d'esprits de formes et de rapidité différentes Parmi ces élèves, seule une poignée tirera profit des enseignements donnés, tandis que le reste perdra son temps. [...]

[...] L'étymologie du mot « savoir » est en effet le latin « sapere » qui a aussi donné la « saveur ». La discipline trop dure s'emploie à raboter et uniformiser des êtres qui sont tous différents et dont les étapes de la maturation demeurent un mystère : il est scandaleux, pour Montaigne, d'appliquer des procédés aussi brutaux à la formation d'êtres sensibles que l'on dégoûte ainsi du savoir. Pour Montaigne, un bon précepteur doit s'attacher à rendre désirable son enseignement : il faut mettre du sucre sur ce qui est bon pour l'enfant, et mettre du fiel sur ce qui est mauvais pour lui. [...]

[...] L'enseignement y est basé sur un apprentissage par cœur des connaissances livresques, sur le gavage. Les auteurs y sont érigés en autorités indépassables, et leurs pensées sclérosées en dogmes. À rebours de ces façons de faire, Montaigne préconise une distance critique par rapport aux auteurs, comme le fait de pouvoir choisir entre plusieurs philosophies, de pouvoir leur faire des emprunts afin de se construire une pensée personnelle. Il préconise aussi l'action et l'ouverture au monde : le voyage et la fréquentation des hommes. [...]

[...] L'éducation chez Montaigne (1533-1592) Montaigne (1533-1592) est un auteur du XVIe siècle connu pour avoir rédigé de volumineux Essais, qui passent pour être les premiers jalons du genre éponyme. Les Essais sont parsemés de réflexions sur un très grand nombre de sujets, que Montaigne traite avec érudition. Parmi ces sujets, l'éducation tient une place très importante, puisqu'il y va de la formation de l'humaniste : Montaigne déploie donc une critique des procédés traditionnels d'instruction des jeunes hommes et des jeunes femmes, pour valoriser un autre type d'approche, qui s'ancre dans la tradition humaniste que Montaigne tient en partage avec d'autres (Rabelais par exemple), mais qui relève également de conceptions spécifiques à l'auteur des Essais. [...]