Après avoir publié son premier roman Sortie d'usine en 1982, François Bon se consacre à l'écriture et écrit de nombreux poèmes en prose, romans et récits dont Mécanique, publié en 2001 pour lequel, il reçoit le pris Louis Guilloux en 2002. Dans ce récit, il évoque des souvenirs d'enfance, souvenirs qui tournent autour de sa vie et de celle de son père. Sur fond d'histoire de la mécanique, le récit s'articule autour de la mort du père de François Bon et c'est cette mort qui va entraîner l'écriture de ce récit. Ainsi on peut se demander comment, dans cette œuvre, l'écrivain rend hommage à son père par le biais de l'écriture. Nous pouvons voir dans une première partie qu'il s'agit ici d'un récit de souvenirs. Puis, nous étudierons les différents portraits que l'auteur y dresse de son père. Enfin, nous verrons en quoi l'écriture devient le moyen de conserver la trace d'une mémoire, en l'occurrence celle de son père.
[...] Le résumé du livre, sur la 4e de couverture, est un parfait témoin de ce qu'a tenté de faire François Bon dans son récit : On a posé la main sur le front et les cheveux, et gardé la sensation du froid. Et puis la même main, le même matin, se saisira de l'urne brûlante. Les deux sensations coexistent, quoiqu'on fasse, dans la main droite, des jours et des jours. Justement la main qui écrit. Écrire, on avait commencé d'en approcher : parce que tout cela, ces véhicules, ces noms, avaient traversé le siècle avant d'être déclarés obsolètes, c'est de cela qu'avec lui, trois semaines plus tôt, on s'était encore entretenu. [...]
[...] Ainsi, tout comme se mélange la vie du père à celle de la mécanique, les termes propres à chacun d'eux se mêlent également dans le récit Sur le grand pare-chocs à l'avant : Danger, remorque. Et l'immatriculation : 629 A 85. Silence des appareils, courbes que nous ne comprenons pas. Une pince reliée au bout de son index gauche. p 47. [...]
[...] Durant tout le livre, on va passer d'un récit à l'autre, de la mécanique aux souvenirs d'enfance, mais aussi d'une époque à une autre. En effet, on a sans cesse des retours en arrière dans le récit, on commence par l'enterrement de la grand- mère qui a lieu trois ans auparavant pour se plonger ensuite plus profondément dans le passé, un passé plus ou moins lointain puisqu'on voyage de l'enfance du narrateur à celle de son père pour revenir à la fin du récit au moment présent qui est la mort de son père. [...]
[...] en instituteur, F. en écrivain p 63 et François Bon explique cette façon de les nommer en disant cette préposition en déclinée devant nos métiers respectifs, comme si, hors Bolinder et Bettus Loire, ce ne pouvait être que déguisement Ainsi, c'est comme s'ils ne pouvaient avoir une existence réelle en dehors d'une vie liée à la mécanique et même leur maison ne pourra être dissociée du garage la maison à nouveau est un garage, ou le contraire p 88. Ainsi, le narrateur nous présente différents portraits de son père, mais il montre également l'influence que son père a eu sur sa vie La relation père/fils Ce récit apparaît également comme un récit de filiation. [...]
[...] En effet, on y voit un écrivain face à son père, mais on y retrouve aussi l'image d'un fils confronté aux écrits de son père. L'écriture devient alors le moyen de faire perdurer la mémoire d'un homme Un écrivain face à son père Le goût du narrateur pour l'écriture est évoqué au fil du récit, par exemple p 90 Il y a des cartons où sont empilés de vieux registres de comptabilité, papier jaune lisse et épais dans reliure toilée, forme verticale mince : sur des pages libres j'inscris des titres de roman, j'en écris un début, je trace un sommaire de l'action. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture