Écrire la poésie, parler de soi, souvenirs personnels, lyrisme, extériorisation de ses sentiments, Guillaume Apollinaire, Louise Labé, Charles Baudelaire, Alfred Musset, sensibilité, recherche de soi, imagination, critique sociétale, représentation universelle
Dans une lettre à Henri Martineau, Apollinaire écrit à propos de son recueil Alcools "Chacun de mes poèmes est la commémoration d'un événement de ma vie". Écrire la poésie, est-ce forcement parler de soi et évoquer ses souvenirs personnels ? La poésie est connue par la plupart, enfants comme adultes, comme un art du langage touchant, sensible, sentimental et émotionnel, évoquant de manière plutôt récurrente l'amour, de la fuite du temps, la tristesse, le bonheur, la mélancolie, thèmes par lesquels le poète partage un morceau de lui-même avec le lecteur. Cependant, en s'éloignant de cette conception première, on peut s'interroger de manière plus approfondie sur la finalité de la poésie : l'expression du "soi" intime, du vécu, des sentiments et des souvenirs personnels seraient-elles les seules aspirations du poète ?
[...] La poésie, siège de l'expression du soi A. L'évasion du poète, l'expression des sentiments personnels Le poète s'exprime à travers ses poèmes : c'est sa manière de s'évader et d'extérioriser ses sentiments. La poésie est donc étroitement liée au lyrisme, qui permet l'expression de sentiments intenses et généraux, tels que l'amour, le mot, le désespoir, la fuite du temps, la nostalgie que les poètes ne manquent pas de développer et décliner pour partager et communiquer leurs angoisses, leurs joies, leurs espoirs comme leurs regrets au lecteur. [...]
[...] ( « J'ai grands ennuis entremêlés de joie : Tout à un coup, je ris et je larmoie ». Dans son poème Sonnets, Louise Labé joue avec les antithèses pour exprimer son instabilité sentimentale : elle oscille entre joie et ennuis, bonheur et tristesse. Dans la poésie lyrique, le poète s'exprime bien souvent en son nom propre et se met en scène, de par l'utilisation du pronom personnel « je » : « je te haies autant que je t'aime » écrit Baudelaire dans « A celle qui est trop gaie » (Les Fleurs du mal) ; « « Et je porte avec moi cette ardente souffrance » affirme Apollinaire dans « Calligrammes » (« Tristesse d'une étoile »). [...]
[...] Rimbaud écrit également que quiconque n'est pas en continuelle recherche de soi n'est pas poète : un poète doit tout d'abord se connaitre lui-même, puis constamment cultiver son âme et repousser ses limites, afin de cultiver son imaginaire, essence même du poète. II. La poésie tournée vers le monde, une portée universelle et intemporelle A. Le poète, artisan des mots, observe et écrit le monde Le poète est avant tout un artisan des mots ; ceux-ci sont des outils sur lesquels il joue pour en faire un art ; il invente en quelque sort un nouveau langage, une nouvelle façon de s'exprimer, un univers presque parallèle dans lequel il transporte le lecteur. [...]
[...] Aindi, Rimbaud, dans son poème Aube, redéfinit cette période entre lune et soleil, apparentant l'aube à une belle déesse ; Hugo dans « Fenêtres ouvertes » décrit les nombreux bruits et bruitages qui égayent ses matinées, au travers de ses fenêtres ; le poète Ponge remanie et transforme des objets connus du quotidien pour les faire apparaitre sous un autre jour : « l'Orange », « l'Huitre », « le Pain ». Bien d'autres poètes encore s'attellent ainsi à ouvrir la poésie sur le monde, ils aiment à se proclamer explorateurs du monde et ses merveilles. Comme nous l'avons précédemment abordé, Rimbaud soutient que le poète doit se faire voyant, et ainsi percer le monde et ses mystères pour le révéler aux hommes. [...]
[...] Ainsi, en parlant de soi et de sentiments forts et vécus par la majorité, le poète fait en sorte que le lecteur se reconnaisse en ses mots, et ce à travers les âges et les époques puisque ces émotions caractérisent la nature humaine. C. Un engagement politique, une critique de la société La poésie, quand elle n'est pas lyrique, peut être engagée : le poète prend parti politiquement et décide de faire de son art une arme pour ainsi dénoncer les vices de la société. [...]
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