« Le malheur fait dans certaines âmes un vaste désert où retentit la voix de Dieu ». Cette
citation de Balzac s'applique on ne peut mieux à
[...] Considérant qu'il n'y a pas de place pour elle là où son amant la refuse, la duchesse, devant le silence d'Armand, va offrir à Dieu ses prières et son salut, pour le bonheur de celui qu'elle aime. A l'époque où se déroule l'action, même s'il est courant pour une femme de se réfugier dans un couvent suite à une violente crise passionnelle, Antoinette de Langeais s'en distingue en choisissant un couvent particulier, celui des carmélites, réputé pour sa rigueur. Balzac nous le décrit comme un lieu austère, sans nul orenement et éclairé par une faible lumière Ce choix d'un couvent calme et silencieux répond aux attentes d'Antoinette : elle souhaitait le pouvoir d'anéantir tout obstacle entre elle et son amant afin d'obtenir ce silence absolu qui permet de percevoir le bruit à d'énormes distances. [...]
[...] Cependant, face à ces réactions, le narrateur ne reste pas impartial et se range du côté de la duchesse. En effet, c'est Montriveau le responsable de la mort d'Antoinette : son refus de pardonner a tué tout espoir en elle et c'est pour cette raison qu'elle est partie vivre cet amour impossible dans un couvent loin de tout, désert. Ce défaut de Montriveau est d'ailleurs bien connu de son entourage : il n'admettait aucune composition hypocrite (p.83). Réputé pour sa sévérité, Montriveau, qui ignore le pardon, n'a pas su voir la sincérité de la duchesse, et est donc coupable de sa mort ; son mépris la condamne. [...]
[...] Elle est prête à mourir pour le général, alors que lui ne lui pardonne pas son crime Elle lui reprochera d'ailleurs ce comportement dans son ultime lettre : votre amour était mortel, il ne savait supporter ni le dédain ni la raillerie ; le mien peut tout endurer sans faiblir, il est immortellement vivace Face à l'amour, ces deux personnages ont donc des réactions totalement opposées ; amour dont ils font, rappelonsle, la découverte ensemble. En effet, Montriveau, à l'image de la duchesse, ignore lui aussi ce sentiment lorsqu'il rencontre Antoinette : de l'amour, il ne savait rien (p.92). [...]
[...] Littérature du XIXème siècle : Balzac, La Duchesse de Langeais (éd. Flammarion) Dissertation. Sujet : Dans son analyse de La Duchesse de Langeais (Le réel et la beauté dans le roman balzacien, Champion 2001, p. 110), Arlette MICHEL affirme que l'héroïne choisit le désert du couvent pour y vivre la plénitude de son amour Vous analyserez de façon précise et discuterez cette formule. Le malheur fait dans certaines âmes un vaste désert où retentit la voix de Dieu Cette citation de Balzac s'applique on ne peut mieux à La Duchesse de Langeais, deuxième volume de L'Histoire des Treize. [...]
[...] Cependant, Montriveau, blessé que la duchesse se soit jouée de lui, la fait enlever pour se venger d'elle : vous avez commis un crime Il veut lui marquer le front au fer rouge pour qu'elle soit à jamais perdue. Mais Antoinette, réalisant alors que Montriveau l'aime réellement, s'avoue son amour et loin d'en avoir peur, s'avère désormais prête à tout pour lui : être marquée pour toujours ne l'effraie pas, au contraire, elle en est heureuse car ainsi elle appartiendra éternellement à son amant ; elle a la preuve qu'elle attendait qu'elle ne sera jamais abandonnée : Ah! je ne vois que clémence et pardon, que bonheur éternel en ta vengeance . [...]
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