Les Regrets de Du Bellay sont publiés en 1558. Une partie des Regrets a été écrite durant son séjour à Rome de 1553 à 1557. Ainsi, il n'est pas étonnant que la ville de Rome apparaisse beaucoup dans ce recueil. Notamment dans la partie satirique du recueil où Du Bellay ne fera qu'opposer Rome, la ville de tous les vices à son Anjou natal, la ville qui fait ressortir tous ses regrets. On peut alors se demander quelle place tient Rome dans les Regrets et voir ce que Du Bellay fait de cette ville. Aussi pour ce faire, nous observerons la société romaine que nous décrit Du Bellay ; puis, nous verrons ce que la ville de Rome suscite chez Du Bellay (...)
[...] Car il ne reste pas grand- chose de la Rome antique ; on ne retrouve guère que le Colisée, les Thermes de Dioclétien (près desquelles le cardinal Du Bellay installera une superbe villa et ses jardins), et le Panthéon Rotonde") ; tout le reste est enseveli sous la broussaille ou des mètres de terre. La Rome que voit Du Bellay est une ville installée essentiellement dans les parties basses car les collines sont inhabitées. Il s'agit d'une ville peu industrialisée, en proie à la fièvre constructrice des papes et des princes, elle est peuplé de prostituées et de mendiants, tandis que sa campagne est ravagée par des brigands. [...]
[...] Ainsi, Rome occupe dans l'œuvre de Du Bellay, une place prédominante. C'est un nom qu'il ne cesse d'interroger et qui importe plus à son écriture que le souvenir de l'Anjou ou l'examen de son Dans son optique destructrice, Rome est dépoétisée, c'est un nom dont il enregistre les différentes transformations sémantiques et qui témoigne par son arbitraire de l'inconstance universelle. D'une part Rome est la ville qu'il oppose au locus amoenus de l'Anjou et dont l'art et l'artifice ne réussissent pas à dissimuler les ruines à la fois architecturales et morales. [...]
[...] On découvre ainsi un poète sincère révolté par l'hypocrisie, un ami de franc-parler qu'indignent les réticences et un délicat qui méprise le faste. En définitif, Rome a réveillé en Du Bellay le poète lyrique et satirique. Rome n'est donc pas un simple décor et cette ville est plus qu'un terme de références car Du Bellay en fait un modèle stylisé derrière lequel il se rattache, une réflexion qui médiatise sa perception de l'Histoire et du Destin. Et c'est une fois de retour en France qu'il regrettera Rome. [...]
[...] Tout y est négation et anéantissement des vraies valeurs (79). Donc cette Rome dessine aussi une politique, car ce monde, (la Curi romaine) où n'importe qui peut se voir propulser cardinal choque particulièrement Du Bellay ; en effet, le poète est fidèle aux valeurs aristocratiques de la cour de France où chaque individu se situe à une place déterminée. Ainsi, les valeurs sont bouleversées, Rome n'est plus qu'un théâtre et un carnaval car avec la facilité avec laquelle on peut voir aux plus hauts honneurs les moindres parvenir (101) remet en cause des anciennes hiérarchies. [...]
[...] En tout cas de sa vision de Rome car nous avons vu que souvent Du Bellay exagérait des faits. Du Bellay nous peint la vie romaine à travers la satire. Par conséquent tout ce qui se trouve à Rome est critiqué. La satire romaine porte d'abord sur quelques types (le faux-ami, le vaniteux, l'hypocrite, le vieillard vicieux, De la sorte, Du Bellay, nous présent la Rome du palais. Ce qu'il y voit d'abord c'est la cérémonie incessante et fastueuse. De plus, Du Bellay entrevoit sous cette cérémonie les vices déguisés. [...]
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