Pierre Drieu La Rochelle est présenté comme l'intellectuel fasciste par excellence. Il est né le 3 janvier 1893 à Paris. Après son échec à Sciences Po, il fait son service militaire au moment où éclate la guerre de 1914-1918. Marqué par celle-ci, il commence à écrire. Ce n'est qu'en 1934 qu'il fait réellement le choix du fascisme, après avoir longtemps hésité avec le communisme.
Personnage déchiré, sa vie est connue notamment grâce à ses deux grands biographes : Pierre Andreu et Frédéric Grover mais de nombreux chapitres d'ouvrages sur les intellectuels en France au XXe siècle sont consacrés à ce personnage. Il est à la fois auteur de nombreux romans et poèmes, mais aussi d'articles et d'essais politiques qui apparaissent comme des sources autobiographiques.
Comme toute autre pensée politique, le fascisme a eu besoin des intellectuels pour exister, pour établir son idéologie. Drieu a donc été un de ces acteurs, attiré dans les "champs magnétiques du fascisme" (pour reprendre la terminologie de Philippe Burrin) jusqu'à s'y engager dès 1934. Cependant, la pensée de Drieu n'est pas rectiligne, ni tournée entièrement vers le fascisme.
C'est une pensée torturée, toujours en recherche d'une idéologie à laquelle elle pourrait correspondre. C'est peut-être ce qui fait de Drieu un intellectuel inclassable, un homme de contradictions. Peut-on alors considérer Drieu comme représentant d'une certaine forme de fascisme : un fascisme à la française ?
[...] La guerre offrit temporairement à Drieu la possibilité de jouer le rôle d'un homme d'action. Cette vision de la société organisée, avec le chef à sa tête, ne mentionne pas les femmes qui en sont exclues, en tant qu'êtres inférieurs. A travers son œuvre romanesque, on peut découvrir la façon dont Drieu décrit la femme, quelle place il lui concède par rapport à l'homme dans la société et en quoi cette définition le rapproche des positions fascistes. En effet, Drieu a eu de nombreuses liaisons qui ont forgé sa vision des femmes ainsi que de nombreuses autres théories ou son antisémitisme. [...]
[...] Mais il ne connut par la suite que de cruelles désillusions. Blessé à deux reprises, il fut contraint de retourner à l'arrière. Ce qu'il a découvert également à la guerre, c'est la peur stigmatisée dans le cri d'effroi qu'il pousse à Verdun lorsqu'un obus tombe tout près d'où il se trouve. - La déception Mais Drieu est déçu par cette guerre et forge alors le concept de guerre moderne. Il établit la dichotomie entre sa vision mythique de la guerre et son expérience, dans laquelle il n'y a plus de place pour le guerrier. [...]
[...] Il a par exemple rejoint un temps les surréalistes et les dadaïstes. Mais il ne trouve pas de penseur ni de groupe politique qui l'attire longtemps. Sa décision de s'engager a suivi un processus long et incertain. Tous les fascismes français vont connaître la même évolution que Drieu et faire de l'antisémitisme une des composantes de leur idéologie En 1933, il adhère pour un moment au Front commun, mouvement fondé par Gaston BERGERY (un député radical), cherchant comme lui une troisième voie entre le libéralisme et le communisme. [...]
[...] C'est peut-être ce qui fait de Drieu un intellectuel inclassable, un homme de contradictions. Peut-on alors considérer Drieu comme représentant d'une certaine forme de fascisme : un fascisme à la française ? I. Drieu ou le mal de vivre 1. Des échecs familiaux aux échecs scolaires Drieu est né dans une famille bourgeoise. Sa mère est riche, mais son père dilapide cet argent, gérant très mal les affaires. Dès sa petite enfance, il connaît l'angoisse de voir ses parents trop souvent absents et se découvre dès l'âge de 7 ans des pulsions suicidaires. [...]
[...] Il propose alors une hiérarchisation de celle-ci en insistant sur la ségrégation des tâches qui incombent au chef d'une part et au peuple d'autre part. Le peuple est méprisé. Il doit seulement accomplir les rêves du chef. Drieu se place au-dessus des masses, dans l'élite, c'est-à-dire la bourgeoisie. Enfin, le chef occupe une place prépondérante dans l'œuvre de Drieu. Celui-ci est paré de toutes les qualités du guerrier. Drieu reprend à son compte le slogan mussolinien en expliquant que le chef ne peut se tromper : "Il n'y a que les médiocres qui se trompent. [...]
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