Plusieurs questions à propos de l'idée de hasard et de destin se posent : la rencontre du sujet et de son double ? ou des autres personnages ? est-elle nécessairement inévitable ? Si oui, qu'est-ce qui la rend inéluctable ? Les héros des deux romans ne pouvaient-ils pas échapper à leur double ? Quel sens donner à ces rencontres ?
[...] Il s'est fait devancé. Il est puni car il n'a pas su analyser le sens de sa rencontre avec Sibyl. C'est un châtiment qui va le poursuivre jusqu'à la fin de ses jours. Dorian ne peut plus se sauver, il est tiré par le bas. Dorian n'a pas cherché le véritable sens de sa rencontre avec Sibyl. Il n'a pas su décrypter cette rencontre. Il s'est uniquement intéressé à l'apparence et n'a pas vu la profondeur des sentiments de la jeune femme. [...]
[...] Dorian Gray et Hermann Karlovitch ne croient pas en Dieu et donc en l'idée d'une force divine qui a tracé leur destin. Au contraire, ils pensent être maîtres de leur destin, de leur propre vie. C'est ce pensait également le peintre Basil Hallward avant qu'il ne connaisse Dorian puisqu'il dit au premier chapitre à Lord Henry : vous connaissez mon indépendance, j'ai toujours été mon propre maître Il modélisait sa vie de la même manière que le fait Dorian dans le roman. [...]
[...] Nos rencontres sont donc déterminées ; elles doivent arriver. Cependant, il ne faut pas se contenter de les subir, il faut savoir les analyser. Nos rencontres n'arrivent jamais par hasard, elles sont liées à notre destin et ont un sens et c'est pour cela qu'il faut les analyser, comme le pense François Mauriac. Elles disent toutes quelque chose, elles sont comme un message. Dans Le Portrait de Dorian Gray, le double, le portrait vivant, montre la réelle personnalité de Dorian, il reflète toute la laideur de son âme. [...]
[...] Ils croyaient aux prédictions des oracles. Pour eux, le cours des événements était déterminé d'avance ; l'idée de fatalité, de prédestination dominait les esprits. Cette conception n'a jamais vraiment quitté la littérature puisque par exemple, Calderón montre dans Le Grand Théâtre du Monde que les hommes ne sont que des pantins manipulés par Dieu. Au siècle des Lumières, Diderot met en scène dans Jacques le Fataliste un personnage, Jacques, qui pense que tout est écrit là-haut que tous les événements dans le monde arrivent nécessairement sous l'effet d'une cause absolue, qu'ils ont une détermination immuable que rien ne peut empêcher. [...]
[...] Il y a eu une attraction entre les deux êtres. En ce qui concerne Dorian, il aurait pu ne pas rencontrer Lord Henry si ce dernier ne s'était pas attardé dans l'atelier du peintre. Il aurait pu ne pas être confronté à son double si Basil avait détruit le portrait comme il voulait le faire. Mais il n'aurait surtout pas connu son double s'il n'avait pas fait le vœu de la beauté éternelle et d'immortalité dans l'art, si au chapitre il n'avait pas dit si seulement c'était moi qui devais rester éternellement jeune et le portrait qui devait vieillir ! [...]
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