Dans le roman de Cervantes, l'ingénieux et aventureux Don Quichotte de La Manche, « lumière et miroir de toute la chevalerie errante » (prologue), se choisit pour fidèle écuyer Sancho Pança qui, ne sachant ni lire ni écrire, ignore tout du domaine chevaleresque. C'est ainsi que les deux protagonistes du roman de Cervantès partent en quête d'aventures. Le lecteur suit les aventures pittoresques de ses deux personnages. Comment le chevalier et son écuyer, que tout semble séparer, finissent-ils par former un couple indissociable, où l'un ne pourra plus se définir que par l'autre ?
Don Quichotte et Sancho Pança sont tous les deux fous et sages à leur manière. Mais la sagesse et la folie s'expriment différemment chez chacun des personnages. On observe chez l'un comme chez l'autre un manque de raison mais celui-ci n'est pas de la même origine.
[...] Tous deux surestiment ce que peut leur offrir la réalité. Conclusion Finalement ce duo que tout semblait séparer de prime abord, se rejoint à bien des égards. Leurs différences ne sont que complémentaires : à la folie de l'un répond la sagesse de l'autre et vice-versa. Ils fusionnent peu à peu pour former un couple comique qui s'influence mutuellement. Bien que partis en quête d'idéaux complètement différents, ils poursuivent le même chemin ; l'échec leur faisant prendre la même direction. [...]
[...] aux succès improbables Don Quichotte et Sancho visent des idéaux différents mais qui sembleraient tous deux voués à l'échec. Finalement le monde abstrait de Don Quichotte côtoie le monde concret de Sancho car si l'un part à la conquête de son idéal chevaleresque et l'autre au changement de sa condition sociale, ce sont des êtres poussés par le désir, un désir inaccessible parce qu'utopique. Désir chevaleresque ou lucratif, leurs entreprises sont prédestinées à l'insuccès. Le but de Cervantès est de ridiculiser les romans de chevalerie (ne l'oublions pas). [...]
[...] On observe chez l'un comme chez l'autre un manque de raison mais celui-ci n'est pas de la même origine. Dès le début du roman, il nous est dit que Don Quichotte dormait si peu et lisait tellement que son cerveau se dessécha et qu'il finit par perdre la raison. Il avait la tête pleine de tout ce qu'il trouvait dans ses livres : enchantements, querelles, batailles, défis, blessures, galanteries, amours, tourments, aventures impossibles (chap.1) et c'est ainsi que tout ce que notre chevalier voyait, pensait ou imaginait lui semblait reproduire ce qu'il avait lu dans les romans. [...]
[...] C'est ainsi que le dialogue entre les deux personnages est complexe et contradictoire : il découvrit bientôt une auberge que Don Quichotte décréta être un château. Sancho soutenait que c'était une auberge ; son maître répétait qu'il se trompait, que c'était un château. (Chap. 15). Don Quichotte est obsédé par les livres de chevalerie à tel point qu'il décide à son tour de devenir un chevalier errant et de parcourir l'Espagne sur son cheval Rossinante en combattant le mal et protégeant les opprimés. Il vise à un idéal élevé. [...]
[...] Don Quichotte et Sancho finissent par se fasciner l'un pour l'autre. Sancho est subjugué par la hauteur des discours de son maître qui lui apparaît comme un prédicateur. Don Quichotte finit par voir en Sancho un des meilleurs chevaliers qu'ait jamais eus chevalier errant (chap.50) et surtout le meilleur homme du monde (chap.50). Don Quichotte et Sancho ont des qualités morales et intellectuelles qu'ils développent tout au long du roman. Des antihéros allégoriques Des idéaux différents Bien qu'embarqués dans la même aventure, Don Quichotte et Sancho poursuivent des buts complètement différents. [...]
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