Le Dom Juan de Molière est une pièce qui, à son époque (représentée pour la première fois en 1665), a dérangé. Cette pièce a été interdite au bout d'à peine deux semaines de représentation et n'a pas été rejouée du vivant de Molière. Elle s'inscrit dans le genre comique et prend le qualificatif de comédie. Or, le but premier d'une comédie est de faire rire. Or, faire rire ne dérange pas. C'est que Dom Juan est plus qu'une simple comédie. Comme l'a dit Jacques Guicharnaud en 1963 dans Molière, une aventure théâtrale, « le Dom Juan de Molière (…) n'est pas comédie (…) [, mais] recherche de comédie ».
Aussi, faut-il se demander ce qu'est une comédie, ses principaux fondements, en quoi Dom Juan, par certains aspects, se doit de s'en approcher.
Mais Dom Juan est plus que cela et on peut se demander par quels procédés Molière met en œuvre cette « recherche d'une comédie » dans Dom Juan.
[...] Il est dévot pour calmer Don Luis, son père, il est amoureux pour parvenir à ses fins avec les belles qu'il séduit. Ici, plus que le comique, Molière a élaboré, mis en place, une comédie (dans la comédie : enchâssée) au sens de tromperie, que le personnage de Dom Juan illustre parfaitement. Etudions à présent les procédés comiques : comment aborder des sujets sérieux ou de société par le rire ? Tel ne serait pas le défi de tout auteur de comédie qui se veut« réfléchie ? [...]
[...] Le Dom Juan de Molière est en un sens une pièce de dramaturge, disons : elle n'est pas comédie, elle est recherche d'une comédie. Jacques Guicharnaud dans Molière, une aventure théâtrale (1963) Le Dom Juan de Molière est une pièce qui, à son époque (représentée pour la première fois en 1665), a dérangé. Cette pièce a été interdite au bout d'à peine deux semaines de représentation et n'a pas été rejouée du vivant de Molière. Elle s'inscrit dans le genre comique et prend le qualificatif de comédie. [...]
[...] Mais Dom Juan n'est pas [non plus] comédie mais recherche d'une comédie C'est une recherche d'une mise en scène de la vie, une mise en scène de caractères. Mais ce n'est pas ridicule. C'est une peinture de mœurs, mais ce n'est pas toujours drôle. Molière ne voulait pas que ce soit perpétuellement drôle. Quel serait l'intérêt de personnages sans profondeur ? Bibliographie GUICHARNAUD Jacques, Molière, une aventure théâtrale MOLIERE, La Farce de Maître Pathelin. MOLIERE, Dom Juan, Hachette, coll. Classiques Hachette 1997. [...]
[...] Mais comédie ne signifie pas comique, et Molière, à travers sa recherche d'une comédie montre qu'un personnage de comédie n'est pas obligatoirement drôle, et montre les limites du rire. Il peut être juste cruel par exemple, comme Dom Juan ici. C'est en cela que Dom Juan n'est pas comédie parce que certaines choses ne doivent pas faire rire. Le Dom Juan de Molière si l'on peut dire, double vocation. Molière utilise des ressorts nécessaires pour contenter le public, mais Dom Juan ne fait pas simplement rire. Ce n'est donc pas une farce. [...]
[...] Voyons tout d'abord comment cette recherche d'une comédie du dramaturge Molière s'inscrit à travers le couple de personnages que représentent Dom Juan et Sganarelle. Dom Juan est lié à son valet, et vice versa, même s'ils ne se l'avouent pas. C'est à Sganarelle que Dom Juan parle et confie tous ses états d'âme et pensées, et c'est Dom Juan que Sganarelle –même contre sa propre volonté, inconsciemment- imite. Commençons par le personnage de Sganarelle. Il est bien un valet avant tout, comme nous l'avons vu tout à l'heure, avec un langage comique emprunté. [...]
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