Jusqu'à la scène 2, nous ne connaissons Dom Juan qu'à travers le portrait qu'en a fait Sganarelle. Mi-charmé, mi-épouvanté. Il avait recensé tous les forfaits de son maître. Dom Juan apparaît donc précédé de sa réputation. Après quelques hésitations Sganarelle essaye de dire aux libertains qu'il a tort de se consacrer à l'inconstance. Suit, en guise de réponse une longue tirade où le séducteur expose sa conception de l'amour. A travers l'énoncé de sa doctrine il réalise son autoportrait qui représente un libertain avide de plaisir et talentueux orateur.
[...] Chaque nouvel amour vient le rassurer sur l'existence, mais surtout le plaisir est sans cesse renouvelé : l'amour est sublime à son origine c'est-à-dire au moment précis où il faut tout inventer pour séduire. Dom Juan est l'homme des commencements. Pour lui «l'amour est dans le changement». C'est-à-dire dans ce renouvellement amoureux qui à chaque fois lui permet de revivre. «Quand on est maître une fois, il n'y a plus à rien dire ni à souhaiter». Le conquérant lui, jouit à chaque fois de repousser les limites de ses possibilités. [...]
[...] Dom Juan met en place des stratégies de conquêtes qui découlent d'une technique militaire. (Voir les métaphores sur les victoires militaires) ( «Combattre», «vaincre», une «conquête», «triompher de la résistance», «l'ambition des conquérants». Séduire, être séduit : les paradoxes de l'amour Dom Juan n'est pas seulement actif, mais il éprouve aussi l'exaltation d'être séduit. beauté me ravit partout où je la trouve». Il a une conception fatale de l'amour : «où la nature nous oblige» dont la beauté ravit . [...]
[...] Partout il se montre sensible à la beauté : ne puis refuser mon cœur à tout ce que je vois d'aimable». Il est touché par la variété des œuvres de la nature. Le désir de Dom Juan s'épanouit dans la vision artistique de la figure féminine et de leur contemplation. La séduction de la parole Les yeux sont frappés par la beauté puis après la rencontre commence la parade de la séduction. Cette séduction passe par le discours. C'est dans la parole que réside l'action de Dom Juan. [...]
[...] (Il y a une intention portée au rythme). C'est avant tout le discours qui doit séduire et épater son auditoire. Cette tirade s'oppose à celle de Sganarelle qui a voulu épater Gusman, mais son argumentation tournait à vide. Conclusion Cette tirade présente un Dom Juan faisant un portrait avantageux de lui- même, il se représente en séducteur héroïque et en esthète. Mais cette tirade est aussi un beau morceau d'éloquence qui montre que la parole est au service d'une pensée immorale et révoltée. [...]
[...] DOM JUAN de Molière, Acte I - Scène 2 Jusqu'à la scène nous ne connaissons Dom Juan qu'à travers le portrait qu'en a fait Sganarelle. Mi-charmé, mi-épouvanté. Il avait recensé tous les forfaits de son maître. Dom Juan apparaît donc précédé de sa réputation. Après quelques hésitations Sganarelle essaye de dire aux libertins qu'il a tort de se consacrer à l'inconstance. Suit, en guise de réponse une longue tirade où le séducteur expose sa conception de l'amour. À travers l'énoncé de sa doctrine, il réalise son autoportrait qui représente un libertin avide de plaisir et talentueux orateur. [...]
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