Les deux personnages que nous allons mettre en parallèle ou en contradiction sont deux images de musiciens, compositeurs, deux personnages dont la vie est vouée à la musique, mais de manière différente.
Ils se révèlent tout d'abord être d'origine sociale différente. En effet, Adrian Leverkühn, le héros de Thomas Mann, est le « fils de gros propriétaires », « une lignée d'artisans et de cultivateurs d'un niveau relevé », tandis que Claude Rawlings le protagoniste du roman de Franck Conroy a grandi dans un milieu des plus modestes, avec une mère célibataire dans un appartement en sous-sol, avec pour chambre un cagibi où sa mère accumule des tas de papier.
Cependant, ils sont tous deux bercés par un univers musical, un certain héritage plus ou moins développé, nous pouvons même parler d'un certain déterminisme du milieu (...)
[...] Alors, on a réuni, dans un immense bloc, malgré le froid intense et tout, on a réuni, je ne sais pas, moi ! personnes de toutes les classes de la société, des ouvriers, des prêtres, des médecins, des directeurs d'usine, des professeurs de lycée, enfin des gens de tous genres et de tout poil, et on a donné pour eux ce quatuor très mal, c'était horrible. Moi, j'avais un piano droit dont les touches s'enfonçaient et ne voulaient pas se relever. [...]
[...] Nous sommes alors en quelque sorte mis en garde contre les dangers que peut provoquer une trop grande passion, un abandon complet en l'Art et en même temps la bienveillance absolue qui se dégage de la musique, ce qui nous amène à voir la musique comme une forme agissant de manière différente sur chaque individu, une unité, un singulier multiple et incommensurable tant en œuvres que sur ces manifestations humaines. Chacun a un jour été touché par une mélodie envoûtante et séductrice, au point de se détourner du présent. [...]
[...] La musique y prend une place importante, elle est même au centre des trames narratives, comme dans deux œuvres de notre corpus, le Docteur Faustus de Thomas Mann et Corps et âme de Franck Conroy. C'est en effet dans ses deux romans de période d'écriture différente, publié après-guerre pour le DF, CA est beaucoup plus récent en 1990, ils diffèrent aussi pour l'époque et le lieu de la narration, avant guerre et au tout début en Allemagne pour l'un, et dans l'Amérique de tout juste après guerre pour l'autre ; c'est donc dans ces deux romans peignant deux sociétés en complète évolution, que nous allons étudier la place de cet art ancestral. [...]
[...] C'était les gens que j'avais à côté de moi. Mais je l'ai écrit absolument sans instrument, n'ayant absolument aucun moyen de vérification, uniquement par l'audition intérieure. Je suis très fier parce que je n'y ai rien changé et je crois que c'était bien puisque je n'ai rien eu à changer. Mais je ne l'ai pas entendu, sauf trois jours avant ma libération : les officiers allemands ont décidé, puisque j'avais fait cette oeuvre en captivité, qu'on allait la donner pour les camarades de captivité. [...]
[...] Grâce à la musique, il reprend goût à la vie après la mort de Weisfeld et renait ainsi par le processus de composition du concerto. Tombé dans une sorte de dépression causée par une accumulation de problèmes, sa stérilité, son divorce, la mort de son mentor, il parvient à reprendre son souffle grâce à la musique et à Weisfeld et son testament dans lequel celui-ci lui reconnaît une forme de paternité. Parallèle entre Weisfeld et la musique peut-être une seule et même image, celui qui change la vie, qui éclaire la vie, lui donne un sens. [...]
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