La thématique de la folie a intéressé de nombreuses personnes. Ils ont voulu en donner une représentation. Les auteurs du 17ème siècle s'y sont employés au moyen du théâtre. Cette représentation, selon Platon, présente des dangers pour les hommes raisonnables. Nous porterons notre réflexion à l'appui de la condamnation du genre théâtral par Platon qui écrit « Je pense qu'il ne faut pas non plus […] habituer [les hommes vertueux] à contrefaire le langage et la conduite des fous ; car il faut connaître les fous et les méchants, hommes et femmes, mais ne rien faire de ce qu'ils font et ne pas les imiter » à partir de La Mariane de Tristan L'Hermitte, Mélite de Corneille et Le Malade imaginaire de Molière.
En quoi parodier, au théâtre, les fous et les méchants, peut-être un risque pour les hommes raisonnables ? Pourtant, ces hommes ne deviennent pas forcément ce qu'ils interprètent. Aussi, il semble nécessaire pour l'homme de seulement avoir connaissance de leur état ?
[...] En quoi parodier, au théâtre, les fous et les méchants, peut-être un risque pour les hommes raisonnables ? Pourtant, ces hommes ne deviennent pas forcément ce qu'ils interprètent. Aussi, il semble nécessaire pour l'homme de seulement avoir connaissance de leur état ? D'abord, nous verrons que le théâtre des fous semble être un risque pour les hommes raisonnables. Ensuite, nous étudierons le fait que les interprètes de fous ne deviennent pas nécessairement fous. Enfin, nous nous interrogerons sur l'observation des fous et la non- représentation comme solution possible. [...]
[...] Les personnes ne veulent pas connaître les fous. Aussi, il semble difficile de suivre la recommandation de Platon car il semble être nécessaire de connaître les véritables sources de la folie et leurs conséquences pour essayer de guérir ceux qui en sont atteints que de rester dans l'opinion commune. L'observation, n'étant pas assez suffisante, la seule solution qui ne nous laisse pas dans l'opinion est la représentation de la folie par le théâtre, même si cela reste très approximatif. Le théâtre semble être le seul moyen de montrer les figures de la folie dans toutes ces conceptions si imparfaites soient-elles. [...]
[...] Nous pouvons le voir dans les répliques entre Eraste et Cliton, dans Mélite : Cliton (v.1483 à 1488) Monsieur, que faites-vous ? votre raison s'égare, Voyez qu'il n'est ici de Stys, ni de Ténare, Revenez à vous-même. Eraste Ah ! te voilà, Caron, Dépêche promptement, et d'un coup d'aviron Passe-moi, si tu peux, jusqu'à l'autre rivage. Cliton Monsieur, rentrez-en vous, contemplez mon visage, Reconnaissez Cliton. Nous voyons un excès dans les répliques du fou. Le comédien, s'il se laisse prendre dans ses passions, peut tomber réellement dans ses excès. [...]
[...] Les acteurs doivent nécessairement jouer ces excès sans cesse ce qui peut provoquer une assimilation au personnage. Pourtant, il n'est pas difficile pour l'homme sensé de faire la part des choses et de se rendre compte que cela n'est que pure fiction. L'homme doit observer et connaître mais ne pas s'approprier leur personnalité au risque de devenir lui-même fou. L'observation ne laisse pas lieu à la connaissance suprême des fous. Le seul moyen semble bien être le théâtre. Nous pouvons, alors, nous demander si le danger vient réellement de la représentation théâtrale des fous ? [...]
[...] Il faut prendre en compte l'avertissement de Platon sur les représentations de fous. En effet, il se présente le risque d'une possible identification au personnage joué. D'autant que la mise en scène présente des situations communes à toutes personnes comme celle qui nous intéresse dans nos œuvres, étant l'amour. Tout homme est enclin à l'amour dans un moment de sa vie. Eraste, amoureux de Mélite, est jaloux de son rival ce qui le pousse à des actes déraisonnables. Tout comédien peut être jaloux et reconstruire son parcours à travers celui du personnage. [...]
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