En témoigne la manière avec laquelle il garde le souvenir de ses oeuvres. Bien des années après, il gardera en mémoire un livre de Balzac, la description de Notre Dame de Paris d'Hugo, et c'est déjà une affaire de choix. Y a-t-il d'ailleurs une manière de choisir ? Notre subjectivité de lecteur est-elle codifiée ? Chaque genre en effet l'est et repose sur des conventions. Mais de là à considérer des stratégies plus efficaces que d'autres, rien n'est moins sûr. Un certain schéma narratif est alors attendu, plutôt qu'un autre (...)
[...] Par le bais de la littérature, le lecteur s'identifie. Paradoxalement, c'est le fictif qui donne sens à sa vie. Se dégage dans La Curée de Zola, par exemple, une impression de vérité de ces portraits collectifs saisis dans leurs comportements quotidiens et leurs rapports sociaux. En particulier, Saccard n'est qu'un aventurier dépeint comme un Vulcain des temps modernes, à la dimension épique, à la grandeur surhumaine et fantastique, conférant une trivialité grandiose et poétique au roman. Renée, quant à elle, c'est la chair, qui prend de l'ampleur, personnifie la décadence, vautrée dans les plaisirs du 2nd Empire. [...]
[...] Mais certains codes trop attendus peuvent décevoir le lecteur. S'ils sont trop éloignés de ses attentes, il peut avoir le sentiment d'avoir été trompé et garder de l'œuvre une impression défavorable, et là toute stratégie, si efficace soit elle, ne pourra rien y changer. Car après tout, nous lisons en fonction de notre subjectivité et nos référents. Pourquoi un livre considéré comme un chef-d'œuvre par certains, comme Belle du Seigneur de A. Cohen, me tombe des mains dès la dixième page ? [...]
[...] Dans Un tout petit monde de M. Suter, l'intérêt du roman tient dans le fait que le héros est atteint de la maladie d'Alzheimer, que tous ses actes en soient déterminés, et que nous l'apprenions à la fin du roman. Dans le même ordre d'idées, l'intérêt de Le liseur de B. Schlink ne provient pas du style, somme toute, d'une grande banalité, mais de l'intrigue et des enjeux de son personnage principal, de cette femme illettrée dont la vie ainsi que ses actes ont été déterminés par cet illettrisme. [...]
[...] Une relation singulière 1. Les influences sur le lecteur, La chute de la Maison Usher de Poe, Les lettres portugaises de Guilleragues 2. [...]
[...] Y a-t-il d'ailleurs une manière de choisir ? Notre subjectivité de lecteur est-elle codifiée ? Chaque genre en effet l'est et repose sur des conventions. Mais de là à considérer des stratégies plus efficaces que d'autres, rien n'est moins sûr. Un certain schéma narratif est alors attendu, plutôt qu'un autre. Par exemple, le genre du conte impose que les bons soient récompensés et les méchants punis. De même, le roman policier doit nécessairement fournir la clé de l'énigme, le nom du coupable, etc. [...]
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